L’harelde de Miquelon (Clangula hyemalis), aussi appelée harelde boréale, est un petit canard plongeur de la famille des Anatidés. Cette espèce spectaculaire est connue pour son plumage contrasté et sa longue queue effilée chez le mâle. Elle fréquente les zones maritimes et côtières en hiver, notamment dans l’Atlantique Nord. En France, sa présence est exceptionnelle, mais elle est bien connue à Saint-Pierre-et-Miquelon, où elle est une espèce traditionnelle du gibier d’eau local.
Description morphologique
L’harelde est un canard au profil élégant et très caractéristique :
- Longueur : 38 à 58 cm, dont jusqu’à 20 cm pour la queue du mâle
- Envergure : 70 à 80 cm
- Poids : 450 à 900 g
- Le mâle arbore un plumage d’hiver spectaculaire : tête et cou blancs avec une calotte sombre, dos brun-noir, poitrail et flancs clairs, queue longue et fine.
- La femelle est plus discrète, brun-gris, avec des zones blanches sur le visage et les flancs.
- Bec court, gris bleuté à extrémité sombre.
- Pattes gris ardoise.
En vol, elle se distingue par une silhouette effilée et une grande agilité. Le mâle est particulièrement remarquable par sa queue allongée et sa livrée contrastée.
Répartition et présence en France
L’harelde boréale niche dans les zones arctiques et subarctiques d’Amérique du Nord, du Groenland, d’Islande et de Scandinavie. Elle hiverne sur les côtes nord de l’Atlantique, souvent en mer libre.
En France métropolitaine, sa présence est très rare et accidentelle. En revanche, elle est régulièrement observée à Saint-Pierre-et-Miquelon, où elle fréquente :
- Les baies abritées et zones côtières peu profondes
- Les lagunes marines et estuaires
- Les eaux côtières dégagées en hiver
Elle est très adaptée aux conditions océaniques rigoureuses.
Régime alimentaire
L’harelde est plongeuse et benthophage :
- Mollusques bivalves et gastéropodes
- Crustacés et petits invertébrés marins
- Vers et organismes benthiques
- Petits poissons en complément
Elle plonge souvent à 3–5 mètres de profondeur, mais peut atteindre 20 mètres dans certaines conditions.
Reproduction et cycle de vie
La reproduction se déroule dans la toundra arctique et subarctique :
- Nid construit au sol, souvent à proximité immédiate d’un plan d’eau ou de la mer.
- Ponte de 6 à 9 œufs crème à verdâtres.
- Incubation d’environ 24 à 26 jours assurée par la femelle.
- Les canetons quittent le nid quelques heures après l’éclosion et suivent immédiatement leur mère.
La période de reproduction est courte, concentrée sur les mois de juin et juillet.
Vie sociale et comportement
L’harelde est une espèce marine et grégaire :
- Très sociale, formant souvent des groupes de dizaines à centaines d’individus en hiver.
- Vol bas, rapide et agile, souvent au ras de l’eau.
- Espèce méfiante, difficile à approcher en mer.
- Comportement de plongée efficace, avec des immersions longues.
Elle passe l’essentiel de sa vie en milieu marin, contrairement à la plupart des autres canards plongeurs européens.
Migration
L’harelde est un migrateur au long cours :
- Départ des zones de reproduction boréales à la fin de l’été.
- Migration vers les zones côtières de l’Atlantique Nord pour l’hivernage.
- À Saint-Pierre-et-Miquelon, elle est présente de novembre à avril.
- Retour vers les zones arctiques au printemps.
Les effectifs observés à Miquelon sont variables selon les conditions hivernales dans l’Atlantique Nord.
Statut de conservation
L’harelde de Miquelon est classée gibier dans l’archipel, mais elle bénéficie d’une attention particulière :
- Espèce en déclin à l’échelle mondiale, notamment en Amérique du Nord.
- Sensible à la pollution marine, aux marées noires et à la destruction des habitats côtiers.
- Le réchauffement climatique impacte également ses zones de reproduction arctiques.
Elle reste néanmoins encore largement répandue dans son aire circumpolaire.
Évolution des populations
- Les populations globales sont estimées à plusieurs centaines de milliers d’individus.
- À Saint-Pierre-et-Miquelon, les effectifs sont stables mais sensibles aux variations climatiques.
- Des efforts de suivi sont en place pour mieux connaître les flux migratoires.
L’espèce reste localement importante pour la culture cynégétique de l’archipel.
Modes de chasse
- À la hutte flottante ou fixe, sur les zones côtières fréquentées en hiver
- À la passée, en vol bas au-dessus de la mer
- Tir souvent délicat en raison de la méfiance et de la rapidité de l’oiseau
La réglementation locale encadre strictement les périodes et les quotas de chasse.
FAQ — Harelde de Miquelon
Où vit l’harelde de Miquelon ?
Elle niche dans l’Arctique et hiverne dans l’Atlantique Nord. À Saint-Pierre-et-Miquelon, elle fréquente les baies, les lagunes marines et les zones côtières peu profondes.
Que mange l’harelde ?
Elle se nourrit de mollusques, crustacés et invertébrés benthiques qu’elle capture en plongée.
Est-elle migratrice ?
Oui. Elle migre chaque année depuis les zones boréales jusqu’aux côtes atlantiques, où elle hiverne.
Comment la reconnaître ?
Le mâle présente un plumage blanc et brun très contrasté, une longue queue effilée et un bec gris bleuté. La femelle est brune et plus sobre. En vol, son profil allongé et son vol bas sont caractéristiques.











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