Pratique de la chasse aussi ancienne que fascinante, la chasse au furet revient en force dans certaines régions françaises touchées par la prolifération du lapin de garenne. Cette technique ancestrale, silencieuse et écologique, séduit à nouveau les chasseurs désireux de renouer avec un savoir-faire ancien, respectueux de la faune sauvage et du milieu naturel. Comment fonctionne cette méthode ? Quelle est la législation applicable ? Le furet est-il un animal de compagnie ou un véritable auxiliaire cynégétique ? Réponses.
Un héritage romain, traversé par les siècles
Le furet (Mustela putorius furo) appartient au genre Mustela, comme le putois dont il descend. Il a été domestiqué dès l’Antiquité pour chasser le lapin, notamment par les Romains, qui appréciaient déjà son aptitude à se faufiler dans les terriers. Au Moyen Âge, cette méthode se répand en Europe. On le retrouve jusque dans les campagnes du XIXe siècle et du XXe siècle, avant d’être éclipsé par la généralisation du fusil de chasse et du chien ou du chat.
Aujourd’hui, le furet possède une double vie : il est à la fois animal de compagnie très prisé parmi les nouveaux animaux de compagnie (NAC), et outil de chasse efficace pour déloger les lapins de garenne.
Quelles sont les réglementations sur les furets ?
La chasse au furet est une pratique réglementée. Elle est autorisée en France uniquement pour chasser le lapin de garenne, à condition de respecter plusieurs obligations :
- Le furet utilisé doit être pucé électroniquement (implantation d’une puce électronique)
- Il doit être vacciné contre la rage
- Une autorisation préfectorale, délivrée par la préfecture, est parfois exigée selon les départements
- Le furet albinos, plus visible, est généralement préféré
Ces mesures, conformes aux normes de l’Union européenne, garantissent à la fois le bien-être animal et la sécurité sanitaire, notamment en cas d’intervention dans le cadre de la gestion des populations de nuisibles.
Comment se déroule une chasse au furet ?
La chasse au furet, ou furetage, commence par le repérage d’un terrier de lapin actif dans une zone de garenne. Le chasseur installe des filets (ou « bourses ») à toutes les sorties visibles. Il introduit le furet, souvent une furette plus légère et souple, dans une des entrées. L’effet est immédiat : le petit animal parcourt les galeries, fait fuir les lapins, qui sortent par les filets où ils sont capturés vivants ou lapins maintenus au sol.
Dans certains cas, un tir de sélection est opéré si les lapins ne sont pas relâchés. Le furet est un animal silencieux, qui n’a pas vocation à tuer. Il permet donc une chasse douce, ciblée et raisonnée.
Le furet, une solution naturelle et écologique
Face aux dégâts agricoles causés par la prolifération du lapin sauvage, notamment dans le sud et l’ouest de la France, le furet est un prédateur naturel très utile. Il agit sans bruit, sans creuser, et ne perturbe pas l’état sauvage des autres espèces.
Son usage entre dans une démarche de solution naturelle, complémentaire à la dératisation, à la régulation par le tir, et à la lutte biologique. Contrairement au chien et le chat, il ne court pas derrière sa proie mais dérange pour capturer, dans un esprit de sélection.
Quels animaux chassent les furets ?
En France, seul le lapin de garenne peut être chassé légalement à l’aide d’un furet. Il peut arriver que le furet dérange aussi un rat, un ragondin, un mulot ou un autre nuisible, mais ces espèces ne sont pas des gibiers autorisés pour cette méthode. Le furet est un animal intelligent, mais il reste un carnivore domestique, non conçu pour tuer dans ce contexte.
Les filets de capture sont donc indispensables, tout comme la présence constante du chasseur, qui doit suivre le maître du furet pour récupérer l’animal et les proies.
Peut-on élever un furet spécifiquement pour la chasse ?
Oui. Le furet albinos, souvent plus docile et plus facilement repérable dans les galeries, est privilégié pour l’élevage cynégétique. On dresse le jeune furet dès ses premiers mois pour qu’il se familiarise au contact humain, au terrier, et au lapin vivant.
Le dressage du furet repose sur :
- Le renforcement positif
- La patience
- La confiance entre le chasseur et l’animal
- L’habituation à la cage de transport et aux ordres vocaux
Certaines fédérations de chasse organisent des formations au furetage, avec des journées de démonstration dans des terrains privés.
Le cadre légal : ce qu’il faut retenir
| Élément | Obligation |
|---|---|
| Espèce autorisée | Lapin de garenne uniquement |
| Identification | Furet pucé électroniquement |
| Vaccination | Furet vacciné contre la rage |
| Autorisation | Dans certains départements, autorisation préfectorale délivrée |
| Période | Pendant la saison de chasse au lapin uniquement |
| Moyens | Filets, cage de transport, harnais, pas d’arme à feu obligatoire |
Une tradition qui revient avec sens
À l’heure où la gestion des espèces envahissantes est au cœur des préoccupations rurales, le furetage séduit par son efficacité naturelle et son respect de la faune sauvage. La chasse au lapin à l’aide du furet permet une sélection rigoureuse, une pratique silencieuse, et une intervention écologique adaptée aux milieux sensibles. Plus qu’un simple retour en arrière, il s’agit d’une pratique durable, fondée sur l’observation du milieu naturel, la maîtrise de la technique, et le respect des équilibres.





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