Les blessures les plus graves infligées par un sanglier

Les blessures les plus graves infligées par un sanglier

Il suffit de quelques secondes pour qu’une battue bascule. Un chien lancé sur une remise serrée, un sanglier surpris, un demi-tour brutal : le contact se joue parfois à moins d’un mètre. Et lorsque l’animal charge, la puissance des défenses et la masse du corps peuvent provoquer des blessures d’une gravité exceptionnelle. Chaque saison, des chiens expérimentés comme des jeunes apprentis en payent le prix. Comprendre comment surviennent ces accidents, quelles zones sont les plus exposées et comment réagir immédiatement fait aujourd’hui partie des préoccupations essentielles des chasseurs.

Quand le sanglier attaque : mécanique d’un choc violent

Le sanglier n’attaque pas systématiquement. Il cherche le plus souvent à fuir. Mais certaines situations déclenchent une confrontation directe :

  • laie suitée dérangée ;
  • sanglier acculé dans un roncier ou un ruisseau ;
  • animal blessé et paniqué ;
  • chiens trop proches ou trop insistants.

Lorsqu’il attaque, le sanglier combine deux forces :

  • une poussée frontale pouvant dépasser 100 kilos selon les individus ;
  • un mouvement latéral ou ascendant des défenses, capables de perforer cuir, gilet et tissus.

C’est ce mouvement de tête, court et extrêmement rapide, qui provoque les blessures les plus graves. Il peut atteindre le chien même lors d’un simple croisement.

Les zones du chien les plus exposées

Certaines parties du corps sont touchées de manière récurrente. Elles présentent une anatomie fragile ou peu protégée malgré le pelage.

Le flanc et l’abdomen

C’est la zone la plus souvent perforée. Les défenses peuvent :

  • pénétrer à travers le gilet si celui-ci est mal ajusté ;
  • lacérer les muscles ;
  • provoquer des saignements internes.

Les chiens courant comme les chiens de petits pieds sont particulièrement exposés lorsqu’ils prennent le sanglier de côté.

Le thorax

Les sangliers atteignent fréquemment cette zone lorsque le chien arrive de face ou tente d’intercepter la sortie de l’animal.

Les blessures thoraciques sont souvent graves car:

  • le thorax manque de protection musculaire ;
  • les organes vitaux sont proches de la surface ;
  • la perforation peut être profonde et provoquer un choc violent.

La cuisse et la jambe arrière

Lorsque le chien tourne autour du sanglier ou le suit de près, les défenses peuvent atteindre les membres postérieurs :

  • déchirures musculaires ;
  • blessures profondes ;
  • perte d’appui et immobilisation du chien.

La gorge et le cou

Moins fréquent mais très dangereux. Un chien bas, surpris de face, peut être touché dans cette zone où passent de nombreux vaisseaux et muscles essentiels.

Le museau et la face

Problème surtout chez les chiens proches du ferme. Les coupures y sont souvent spectaculaires mais rarement mortelles si elles sont superficielles.

Les circonstances les plus à risque en battue

Les accidents surviennent rarement au hasard. Plusieurs schémas reviennent saison après saison.

1. Le sanglier surpris dans une remise fermée

Les buissons denses, ronces et fougères épaises limitent les échappatoires. Le chien se retrouve alors très proche de l’animal lorsqu’il démarre.

2. Le ferme sur sanglier blessé

Un sanglier déjà touché devient imprévisible. Blessé, sourd ou paniqué, il peut frapper sans avertissement.

3. Les chiens trop jeunes ou trop téméraires

L’inexpérience provoque souvent :

  • des approches trop directes ;
  • un manque d’écoute ;
  • une prise de risque excessive.

4. Terrain glissant, boueux ou accidenté

Le chien perd en mobilité, le sanglier garde sa puissance et la confrontation devient désavantageuse.

Comment réduire la gravité des blessures ?

Il n’existe pas de solution miracle. Mais plusieurs mesures réduisent considérablement les risques.

Le gilet anti-sanglier de haute qualité

Il doit être :

  • ajusté parfaitement au corps du chien ;
  • constitué de plusieurs couches anti-perforation ;
  • long, couvrant flancs et sternum ;
  • sans espace libre permettant au sanglier d’accrocher une zone fragile.

Un mauvais gilet rassure le chasseur mais ne protège pas réellement le chien.

L’encadrement des jeunes chiens

Un chien novice ne doit jamais être envoyé seul dans un secteur à forte densité de sangliers.
La présence d’un chien expérimenté réduit les comportements dangereux.

La surveillance GPS

Un chien immobile, qui s’arrête brusquement ou qui contourne une zone en zigzag, peut indiquer un contact imminent.
Les chasseurs équipés anticipent mieux les situations à risque.

La lecture du terrain

Certains lieux sont connus pour être dangereux :

  • fond de ravines ;
  • mares et berges boueuses ;
  • ronciers compacts ;
  • zones de pins denses.

Adapter la pression des chiens dans ces zones est une mesure simple et efficace.

Actions immédiates en cas de blessure

Lorsque l’accident se produit, la réactivité du chasseur joue un rôle déterminant.
Sans effectuer le moindre geste médical, plusieurs actions sont possibles et autorisées.

1. Mettre le chien hors de danger

L’éloigner immédiatement du sanglier ou de la zone de contact pour éviter un second choc.

2. Évaluer l’état général

  • se tient-il sur ses pattes ;
  • respire-t-il normalement ;
  • est-il conscient ;
  • présente-t-il un saignement visible.

Cette évaluation oriente la suite des décisions sans manipuler la blessure.

3. Éviter toute compression ou manipulation

Ne jamais appuyer sur une plaie profonde ou tenter d’explorer la zone blessée.
Ne pas retirer un objet planté si c’est le cas.

4. Protéger thermiquement le chien

Un chien en état de choc se refroidit rapidement. Une couverture ou un manteau évite l’hypothermie, qui aggrave les blessures.

5. Transport rapide vers un vétérinaire

Le transport doit être :

  • direct ;
  • sans agitation excessive ;
  • avec le chien stabilisé au sol.

6. Prévenir l’équipe

Informer les autres chasseurs permet :

  • d’arrêter la traque ;
  • d’empêcher d’autres chiens de rentrer dans le ferme
  • de sécuriser le secteur.

Pourquoi certains chiens s’en sortent mieux que d’autres

Plusieurs facteurs influencent la gravité :

  • rapidité de réaction du conducteur ;
  • musculature et condition physique du chien ;
  • qualité du gilet ;
  • expérience du chien face au sanglier ;
  • densité du terrain et conditions météo.

Les chiens en bonne condition physique récupèrent mieux et résistent davantage.

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Rédacteur en chef, SoChasse

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