Bien choisir son chien de chasse : races, aptitudes et conseils pour le compagnon idéal

Quelle est la plus grande passion du chasseur ? Certains diront l’appel de la nature, d’autres l’adrénaline lors de l’arrivée de sangliers à la ligne mais pour beaucoup, la vraie passion, c’est le chien de chasse. Fidèle compagnon, précieux auxiliaire, il fait bien plus que suivre : il rapproche, se récrie, lève, arrête ou rapporte. Mais comment choisir le bon chien ? Quelle race de chien correspond à quelle pratique ? Et surtout, comment l’éduquer et l’équiper correctement ?

Une histoire ancienne entre homme, chien et chasse

L’histoire des chiens de chasse est aussi ancienne que celle de la chasse elle-même. Dès l’Antiquité, l’homme a élevé des chiens pour chasser. Dans toutes les civilisations, on retrouve des fresques et des écrits où le chien n’est pas seulement compagnon, mais véritable partenaire de chasse. En France comme ailleurs, l’évolution des techniques cynégétiques a conduit à la sélection de races de plus en plus spécialisées, jusqu’à donner naissance à une diversité qui impressionne aujourd’hui encore. La Centrale Canine joue d’ailleurs un rôle central dans le cadre du respect de cette sélection.

Quels sont les types de chiens utilisés pour la chasse ?

Le chien de chasse se décline en trois grandes catégories principales :

• Les chiens d’arrêt : comme le braque allemand, le setter anglais ou l’épagneul breton, ils marquent l’arrêt devant le gibier, signalant ainsi sa présence au chasseur.
• Les chiens courants : tels le beagle, l’anglo-français, le bruno du Jura ou le griffon vendéen, ils poursuivent le gibier en meute, à la voix.
• Les chiens de rapport : comme le labrador retriever, le golden retriever ou le cocker spaniel, ils sont spécialistes du rapport du gibier tiré, notamment pour la chasse au petit gibier ou au gibier d’eau.

Il existe aussi des races polyvalentes, comme le springer spaniel ou le munsterlander capables d’assurer plusieurs fonctions selon les besoins du terrain et du chasseur notamment en étant aussi doué au gros qu’au petit gibier.

Quelles sont les meilleures races de chiens de chasse ?

Parmi les meilleures races de chiens de chasse, citons :

• Le setter anglais, élégant et fin chasseur de bécasse comme des perdreaux et autres bécassines.
• Le braque allemand, athlétique et polyvalent, bon chien d’arrêt mais aussi de rapport.
• Le labrador retriever, réputé pour son instinct naturel et son calme à toute épreuve.
• Le cocker spaniel, petit mais vaillant, parfait pour les ronces et les marais.
• Le springer spaniel, apprécié pour son instinct de chasse et sa vivacité.
• Le beagle, excellent chien courant, petit mais costaud et surtout infatigable.
• Le basset hound, utilisé pour la chasse du lapin
• Le teckel, courageux et têtu, idéal pour la chasse du sanglier, la chasse au renard ou au blaireau.

Le choix doit être fait en fonction du gibier chassé, du terrain, mais aussi du caractère du chasseur lui-même.

Quel chien pour quel type de chasse ?

Chaque race a ses aptitudes :

• Pour la chasse à la bécasse, on privilégiera le setter anglais ou l’ épagneul breton.
• Pour le sanglier, les griffons, foxhound, jack russel ou chiens courants robustes sont à privilégier.
• Pour les oiseaux d’eau comme la bécassine ou les canards, le labrador retriever est une référence.
• Pour les chasses en plaine, braques allemands ou pointers s’expriment pleinement.

Il faut également tenir compte de son mode de vie. Certaines races comme le springer spaniel ou le cocker sont très prisés car ils sont d’extraordinaires compagnons pour la vie de famille à la campagne comme en ville.

Comment choisir un chien de chasse ?

Choisir un chien de chasse, c’est évaluer :

• Les caractéristiques physiques : taille moyenne, poil long ou ras, entretien nécessaire.
• Les besoins d’activité : certaines races sont très sportives.
• L’instinct naturel : certaines lignées sont plus performantes que d’autres.
• La sociabilité : si vous avez une famille ou d’autres animaux, cela compte.

Le meilleur chien, c’est celui qui vous correspond, à vous et à votre environnement.

Comment éduquer un chien de chasse ?

L’éducation est cruciale. Un bon chien est un chien obéissant, capable d’agir sur ordre, même au contact de beaucoup de gibiers. Voici quelques règles d’or :

1. Commencer tôt : dès le jeune âge, entre 2 et 6 mois, les bases doivent être posées.
2. Travailler la sociabilité : un chien de chasse doit pouvoir cohabiter avec d’autres animaux.
3. Renforcer le lien avec le maître : le chien doit vous reconnaître comme référent.
4. Multipliez les expériences : bruits, terrains, odeurs de gibier, coups de feu.

Le dressage formel débute souvent à partir de 6-8 mois. Des stages de débourrage sont proposés par des professionnels dans toute la France.

Quel est l’équipement nécessaire pour un chien de chasse ?

Un bon chien de chasse a besoin de bons accessoires :

• Un collier GPS ou beeper pour le repérage.
• Un harnais de protection si vous chassez en milieu difficile.
• Une laisse solide, voire une longe d’éducation.
• Des croquettes énergétiques adaptées à l’activité physique.
• Une trousse vétérinaire en cas de blessure.

L’équipement participe à la sécurité du chien et à sa performance.

Où acheter un chien de chasse ?

On recommande l’achat auprès d’un élevage reconnu. Certains noms sont réputés, comme :

• Le Domaine du Roc Mignon (setter anglais).
• Les Étangs de Dame Blanche (springer spaniels).
• Le Relais Saint Hubert (braques).
• L’Élevage de la Dent Dure (münsterländer).

La société centrale canine est une excellente ressource pour trouver des éleveurs, des annonces, et des champions de travail LOF.

L’avis de François Dole spécialisé dans le dressage de chien aux sangliers :

Pour François Dole, éleveur basé dans le jura « le choix de la race est un véritable casting ». Chaque type de chien possède des qualités distinctes : « Un gascon saintongeois ou un bleu de Gascogne, par exemple, sera lourd, lent, mais endurant et puissant pour la voie froide. À l’inverse, un petit anglo-français est vif, rapide, parfait pour lever rapidement le gibier sur le debout, mais moins à l’aise sur piste ancienne. »

Il souligne aussi la diversité des griffons : « Noirs et feux, vendéens, ou encore bruno du Jura : chaque griffon a ses adeptes et ses fonctions. » Pour le sanglier, certaines races sont presque devenues des références. « Le porcelaine, vieux chien blanc français, reste prisé pour son style. Le bruno du Jura aussi, discret mais efficace. »

Pour François, un chien peut être complet, à condition de l’entraîner sérieusement : « Un chien bien préparé peut faire le pied, marquer le ferme, tenir, lancer et poursuivre. Mais il faut l’y amener progressivement. Comme pour un athlète, l’entraînement fait toute la différence. »

Il insiste sur le timing : « Pas question de sortir un chiot de 5 mois face à un sanglier. Le risque de traumatisme est grand. Il faut attendre qu’il soit physiquement et mentalement prêt. » Il recommande de commencer par des traces fraîches, simples, puis de monter en difficulté.

Autre point crucial selon lui : « Le chenil. Trop de gens prennent un chien sans prévoir l’infrastructure. Un chien, ce n’est pas un outil. C’est un être vivant qui mérite un lieu de repos digne de ce nom. »

Enfin, François insiste : « Avant de choisir un chien, posez-vous la bonne question : que voulez-vous chasser ? Quel est votre terrain ? Si vous voulez un chien de pied, ce ne sera pas la même sélection qu’un chien de ferme. Réfléchissez comme un entraîneur. Fixez vos objectifs, choisissez la bonne race, et vous ne serez pas déçus. »

Un compagnon de vie avant tout

Choisir un chien de chasse, ce n’est pas uniquement chercher la meilleure race ou la meilleure performance. C’est aussi choisir un compagnon de vie, capable de vous suivre dans vos aventures, de partager votre passion, et de s’épanouir à vos côtés.

Un chien bien choisi, bien éduqué, bien équipé, devient le partenaire rêvé de toute sortie en plaine, forêt ou marais. Le lien qui unit un chasseur à son chien dépasse souvent celui du maître et de l’animal. Il devient une histoire d’hommes et de nature, de respect et de transmission.

Et vous, avez-vous trouvé le vôtre ?