Être armé pour un chasseur, quoi de plus normal ?

Être armé pour un chasseur, quoi de plus normal ?

Dans l’imaginaire collectif, le chasseur armé est une figure connue, parfois redoutée, souvent incomprise. Pourtant, porter une arme pour chasser est une nécessité avant d’être une liberté. L’arme n’est pas un symbole de puissance : elle est l’outil principal de l’acte de chasse, aussi encadré que maîtrisé. Entre formation, règles de sécurité, légalité stricte, et responsabilité cynégétique, voici pourquoi être armé pour un chasseur est tout simplement… normal.

Pourquoi un chasseur est-il armé ?

La chasse, qu’elle soit pratiquée à l’affût, en battue, à courre ou à tir, implique la mise à mort d’un gibier dans un cadre réglementé. Pour cela, il est indispensable d’utiliser une arme de chasse, adaptée au type de gibier (grand ou petit), à la zone de chasse, au biotope, mais aussi au mode de chasse choisi.

Le chasseur armé n’est pas un porteur d’arme comme un militaire ou un policier. Son fusil ou sa carabine n’est utilisé qu’à des fins précises : chasser des espèces autorisées, dans des périodes légales, selon un plan de chasse. Il s’agit donc d’un outil cynégétique, soumis à un cadre extrêmement strict.

Quelles sont les armes autorisées à la chasse ?

Les armes de chasse autorisées sont classées principalement en catégorie C. Elles comprennent :

– Les fusils de chasse à canon lisse (superposés, juxtaposés, semi-automatiques bridés à 3 coups)
– Les carabines à canon rayé, utilisées pour le grand gibier
– Les armes à un coup, à verrou ou à levier
– Les armes combinées (drilling, mixte)

Chaque arme doit être déclarée dans le Système d’Information sur les Armes (SIA), et ne peut être détenue que par une personne disposant d’un permis de chasse valide et d’une assurance responsabilité civile.

Quelles sont les règles de sécurité pour porter une arme ?

L’usage d’une arme à la chasse est strictement encadré par des règles de sécurité établies par la fédération nationale des chasseurs, en lien avec l’Office français de la biodiversité. Ces règles sont enseignées lors de l’examen du permis de chasse, et rappellent notamment :

– Le port d’un gilet fluorescent pour être visible
– L’interdiction de tirer en direction d’une habitation ou d’un chemin public
– L’obligation de décharger l’arme en dehors des zones de chasse
– Le respect des angles de tir lors de battues

Ces consignes sont renforcées par des rappels réguliers de la fédération départementale, surtout en début de saison de chasse.

Le permis de chasser : un préalable indispensable

Nul ne peut porter une arme de chasse sans avoir obtenu le permis de chasse, délivré par l’Office français de la biodiversité après réussite d’un examen pratique et théorique. Cette délivrance du permis est conditionnée à :

– Une formation obligatoire sur la sécurité, la législation, la faune sauvage, et la gestion cynégétique
– La connaissance du Code de l’environnement
– L’obtention d’un certificat médical
– Le paiement de la redevance cynégétique

Une fois obtenu, le permis doit être validé annuellement dans un ou plusieurs départements pour pouvoir pratiquer légalement l’action de chasse.

Armes et responsabilité : le poids du geste

Être armé, ce n’est pas seulement transporter un fusil. C’est aussi porter une responsabilité morale et juridique. Tout acte de chasse implique un tir réfléchi, un respect du gibier, une sécurité absolue pour autrui.

Chaque chasseur est formé pour évaluer la distance de tir, la dangerosité du terrain, la présence d’autres personnes, et la capacité à prélever sans souffrance. C’est pourquoi la chasse ne tolère ni alcool, ni comportement négligent, ni manquement aux règles de sécurité.

Des contrôles sont régulièrement effectués par la police de la chasse (agents de l’OFB, gendarmerie, garde-chasse) pour s’assurer que les armes sont utilisées dans un cadre légal et avec toutes les dispositions de sécurité exigées.

Une arme adaptée au gibier, à la zone et au moment

Le chasseur ne se contente pas d’avoir une arme : il adapte son choix à la chasse pratiquée. Par exemple :

– Pour le sanglier en battue : carabine semi-automatique ou express
– Pour la bécasse : fusil léger à canon court et choke ouvert
– Pour le chevreuil à l’approche : carabine à verrou en calibre .308 ou .243
– Pour le gibier d’eau : fusil semi-automatique chambré 76 mm, tirant des billes d’acier

Chaque arme de chasse est associée à un type de munition et à un territoire. On ne chasse pas à la même distance, avec les mêmes calibres, ni dans les mêmes conditions météorologiques.

Et le transport de l’arme ?

En dehors de l’acte de chasse, l’arme doit être transportée déchargée, dans une housse ou une mallette, en mode inactif. Le transport dans un véhicule implique que l’arme soit :

Non armée, non approvisionnée
Séparée des munitions
– Si possible, neutralisée par un verrou ou une sécurité mécanique

Le transport non conforme peut entraîner la suspension du permis de chasser, une amende, voire des poursuites pénales.

Être armé, c’est être formé, encadré, responsable

Contrairement à une idée reçue, le chasseur n’est pas un individu armé par fantasme ou excès. Il est un acteur de la gestion durable de la faune sauvage, encadré, formé, responsabilisé. Son arme est un outil règlementé, utilisé dans un cadre légal précis, avec l’objectif de contribuer à l’équilibre naturel.

En France, l’accès aux armes est strictement encadré par la loi. Aucun acte de chasse ne peut être pratiqué sans :

– Un permis de chasse en cours de validité
– Une déclaration d’arme dans le SIA
– Une assurance
– Et une parfaite connaissance des règles de sécurité

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Rédacteur en chef, SoChasse

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