La perdrix grise en France

La perdrix grise en France

La perdrix grise (Perdix perdix) incarne la sobriété et l’élégance discrète de nos campagnes. Espèce patrimoniale de la chasse en plaine, elle est aussi un indicateur écologique précieux de la qualité des milieux agricoles. Sa présence ou son absence en dit long sur l’état des paysages ruraux.

Une petite galliforme parfaitement adaptée aux plaines

La perdrix grise est une espèce autochtone d’Europe tempérée.

  • Le mâle et la femelle sont de taille similaire, mesurant 30 à 35 cm pour un poids de 350 à 450 g.
  • Le plumage est gris-brun nuancé, finement tacheté, assurant un camouflage efficace dans les chaumes et les friches.
  • Le mâle arbore une tache en fer à cheval brun foncé sur le ventre, souvent absente ou plus discrète chez la femelle.

Son vol est rapide, court et rasant. Elle préfère la fuite pédestre à l’envol, ce qui explique qu’on la lève souvent à quelques mètres seulement.

Répartition et présence en France

La perdrix grise était autrefois largement répandue dans tout le pays. Aujourd’hui, ses populations naturelles sont fortement concentrées dans certaines régions, en particulier là où les paysages agricoles ont conservé des structures diversifiées :

  • Nord et Nord-Est (Hauts-de-France, Champagne, Lorraine) : noyaux naturels les plus solides.
  • Ouest (Bretagne, Normandie) : populations localement stables.
  • Massif Central et Sud-Ouest : effectifs plus fragmentés.
  • Montagne : présence jusqu’à 1 500 mètres d’altitude dans les zones d’élevage extensif.

La perdrix grise affectionne les plaines agricoles ouvertes mais structurées :

  • Jachères, haies, bandes enherbées,
  • Cultures céréalières, prairies,
  • Zones bocagères avec abris et nourriture variée.

Son recul dans certaines régions s’explique principalement par l’intensification agricole, la disparition des haies et des zones refuges, ainsi que la prédation accrue.

Régime alimentaire

La perdrix grise est granivore à tendance omnivore, avec des besoins spécifiques selon les saisons :

  • Poussins : alimentation presque exclusivement insectivore (insectes, larves, vers). Cette phase est cruciale pour leur survie.
  • Adultes :
    • Printemps–été : insectes, graines sauvages, jeunes pousses.
    • Automne–hiver : céréales, graines tombées, repousses de culture, végétaux secs.

Les paysages diversifiés sont donc essentiels pour assurer une ressource alimentaire constante tout au long de l’année.

Reproduction et cycle de vie

La reproduction débute dès avril, souvent par couple monogame. La femelle pond dans une cuvette grattée au sol, cachée dans la végétation dense.

  • Nombre d’œufs : 10 à 18 en moyenne.
  • Durée d’incubation : 23 à 25 jours.
  • Les poussins naissent nidifuges et suivent immédiatement leurs parents.

Les familles restent groupées tout l’été, formant des compagnies d’une quinzaine d’individus. Ces groupes se dispersent progressivement à l’automne.

La mortalité juvénile est élevée, en particulier les 15 premiers jours, sensibles aux conditions climatiques et à la disponibilité en insectes. La perdrix peut produire une seconde ponte en cas d’échec de la première.

L’espérance de vie d’une perdrix grise sauvage dépasse rarement 3 ans, mais les populations compensent par une fécondité élevée.

Vie sociale et comportement

La perdrix grise est très grégaire hors période de reproduction. À l’automne et en hiver, les compagnies peuvent regrouper jusqu’à 20 oiseaux. C’est une espèce très fidèle à son territoire, qui se déplace peu si les conditions sont favorables.

Elle préfère les zones à végétation rase mais structurée pour repérer les prédateurs. Lorsqu’elle est menacée, elle s’aplatit au sol ou s’enfuit à la course, ne décollant qu’en dernier recours.

Son chant rauque, un “kirrik” sec — résonne souvent à la tombée du jour dans les plaines encore préservées.

Modes de chasse

La perdrix grise est une espèce gibier emblématique en France, mais sa chasse est aujourd’hui strictement encadrée :

  • Période de chasse : généralement de septembre à janvier, avec variations départementales.
  • Plans de gestion : dans plusieurs départements, les prélèvements sont limités ou suspendus pour préserver les souches naturelles.

De nombreuses fédérations des chasseurs encouragent la gestion raisonnée : aménagements favorables à la reproduction naturelle, suivi scientifique des compagnies, limitation des tirs.

Évolution des populations

La perdrix grise a connu un déclin dramatique dans les années 1970–1990 avec l’intensification agricole. Ce recul a été freiné, voire partiellement inversé dans certaines régions, grâce à :

  • Des programmes de restauration des habitats,
  • Une gestion cynégétique prudente,
  • Des zones refuges et des jachères faunistiques.

Aujourd’hui :

  • Populations naturelles : stables ou en légère reprise dans certains territoires du Nord et de l’Ouest.
  • Populations d’élevage : importantes, mais leur capacité à s’installer durablement reste faible sans habitat adapté.
  • Pressions principales : climat printanier instable, prédation, intensification agricole.

La perdrix grise est désormais considérée comme une espèce sensible, nécessitant une approche fine entre chasse et conservation.

Modes de chasse de la perdrix grise

  • Chasse devant soi avec chien d’arrêt : méthode traditionnelle, qui respecte le comportement naturel de l’oiseau.
  • Battue ou chaudrons : en petits groupes dans les plaines ouvertes.

FAQ — Perdrix grise

Où vit la perdrix grise en France ?

Elle vit dans les plaines agricoles ouvertes mais structurées, principalement dans le Nord, l’Ouest et le Nord-Est de la France. Elle fréquente les chaumes, les prairies, les haies et les bandes enherbées.

Que mange une perdrix grise ?

Elle est granivore et insectivore. Les adultes mangent des graines, céréales et végétaux, tandis que les jeunes ont besoin d’insectes pour grandir.

Combien d’œufs pond une perdrix grise ?

La femelle pond en moyenne 10 à 18 œufs par couvée. Cette forte fécondité compense la mortalité importante des jeunes.

Est-ce que la perdrix grise est en danger ?

La perdrix grise n’est pas en danger immédiat, mais elle est en forte régression dans les zones agricoles intensives. Sa préservation passe par la restauration d’habitats favorables et une chasse raisonnée.

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Rédacteur en chef, SoChasse

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