La perdrix rouge en France

Un cri sec, un battement d’ailes précipité, puis la perdrix rouge s’élève en éclatant du couvert, telle une flamme vive au-dessus des vignes et des garrigues. Symbole de la chasse dans le sud de la France, la perdrix rouge (Alectoris rufa) allie vivacité et élégance. Native de la péninsule Ibérique et du sud de la France, elle s’est imposée comme l’une des espèces de petit gibier les plus emblématiques de l’Hexagone.

Une allure inimitable

Plus trapue que la perdrix grise, la perdrix rouge mesure 33 à 38 cm pour un poids moyen de 450 à 550 g. Elle se distingue par :

• Son plumage richement coloré : dos brun, poitrine grise, gorge blanche cerclée de noir, flancs rayés de bandes rouges, blanches et noires.
• Ses pattes et son bec rouges, d’où son nom.
• Des yeux vifs et une allure vive, toujours sur le qui-vive.

Les sexes sont peu différenciés, si ce n’est une taille légèrement supérieure chez le mâle.

Répartition et présence en France

La perdrix rouge est autochtone dans le sud de la France et a été introduite dans d’autres régions pour la chasse. Elle affectionne les milieux chauds et secs, avec une préférence pour les zones ouvertes et semi-ouvertes :

• Sud-Ouest : bastion historique de l’espèce.
• Sud-Est et couloir rhodanien.
• Centre et Ouest : populations introduites ou renforcées.
• Vignes, garrigues, landes sèches, coteaux et mosaïques agricoles.

Sa présence dépend largement de la qualité de l’habitat et de la gestion cynégétique. Là où les milieux naturels sont préservés et les prélèvements encadrés, des populations naturelles persistantes existent encore.

Régime alimentaire

La perdrix rouge est omnivore à dominante granivore. Elle se nourrit au sol tout au long de la journée :

• Printemps–été : insectes, petits invertébrés, jeunes pousses.
• Automne–hiver : graines, céréales, fruits secs, repousses de culture.
• Elle fréquente volontiers les champs de céréales, les vignes, les friches et les zones broussailleuses.

Comme pour la perdrix grise, les insectes sont vitaux pour les poussins, condition essentielle à la réussite de la reproduction.

Reproduction et cycle de vie

La période de reproduction commence en mars dans les régions méridionales. La perdrix rouge est monogame la plupart du temps. Le nid est une cuvette grattée à même le sol, bien dissimulée dans la végétation.

• Nombre d’œufs : 10 à 16 par ponte.
• Durée d’incubation : environ 24 jours.
• Éclosion : en mai-juin, les poussins quittent immédiatement le nid.

Les familles se déplacent en compagnies dès la naissance et se nourrissent en parcourant champs et friches. L’espérance de vie dépasse rarement 3 à 4 ans à l’état sauvage, mais l’espèce compense par une reproduction abondante.

Vie sociale et comportement

La perdrix rouge est un oiseau très vigilant, qui préfère courir plutôt que voler. Elle s’élève brusquement quand elle est forcée, avec un vol bruyant et tendu. Elle se regroupe en compagnies familiales à partir de l’été, qui peuvent compter jusqu’à 20 oiseaux à l’automne.

Territoriale au printemps, grégaire le reste de l’année, elle exploite une mosaïque de milieux dans un rayon relativement restreint. Elle s’adapte bien aux zones agricoles traditionnelles mais souffre des milieux trop homogènes.

La perdrix rouge est l’un des gibiers les plus chassés de France dans les régions méridionales :

• Période de chasse : généralement de septembre à fin janvier (variables selon les départements).

Comme pour la perdrix grise, de nombreux lâchers sont réalisés chaque année. Cependant, certaines fédérations développent des programmes de gestion durable, misant sur la reproduction naturelle plutôt que sur le repeuplement artificiel.

Évolution des populations

La perdrix rouge a connu une forte régression dans les années 1980–2000, notamment dans les zones intensivement cultivées. Mais :

• Dans le Sud-Ouest, certaines populations sauvages se maintiennent bien grâce à une mosaïque d’habitats favorables.
• Dans d’autres régions, la survie dépend des lâchers réguliers.
• Le succès de la reproduction est très lié aux conditions climatiques du printemps et à la disponibilité en insectes.

Pressions principales :

• Homogénéisation des paysages,
• Pression de prédation accrue,
• Climat printanier défavorable,
• Prélèvements mal encadrés dans certaines zones.

Modes de chasse de la perdrix rouge

• Devant soi avec chien d’arrêt : la chasse la plus emblématique, qui valorise les comportements naturels de l’oiseau.
• Battue : utilisée sur les territoires étendus, notamment après des lâchers.

Les territoires les mieux gérés adoptent des quotas de prélèvements stricts, assurant la pérennité des populations locales.

FAQ — Perdrix rouge

Où vit la perdrix rouge en France ?

Elle est principalement présente dans le Sud et le Centre de la France, avec un bastion historique dans le Sud-Ouest. Elle affectionne les vignes, les garrigues, les landes sèches et les coteaux agricoles.

Que mange la perdrix rouge ?

Elle est omnivore : graines, céréales, insectes, baies et jeunes pousses. Les insectes sont essentiels à la survie des jeunes poussins.

Combien d’œufs pond une perdrix rouge ?

La femelle pond entre 10 et 16 œufs par couvée, avec une incubation de 24 jours en moyenne.

La perdrix rouge est-elle en danger ?

L’espèce n’est pas classée en danger, mais elle subit une régression dans les zones intensives. Sa conservation dépend d’une chasse raisonnée et de l’entretien des paysages traditionnels.