La sarcelle d’hiver (Anas crecca) est un canard de surface appartenant à la famille des Anatidés. C’est l’un des plus petits canards d’Europe et un migrateur très présent en France pendant la période hivernale. Elle occupe une place importante dans les écosystèmes humides, où elle contribue activement à la dispersion des graines aquatiques et à la régulation des invertébrés.
Description morphologique
La sarcelle d’hiver est de petite taille mais facilement identifiable :
- Longueur de 34 à 38 cm
- Envergure de 55 à 60 cm
- Poids de 250 à 400 g
- Le mâle en plumage nuptial présente une tête brun-roux avec une large bande vert émeraude, soulignée de jaune, un corps gris et une barre alaire verte bien visible.
- La femelle est brun moucheté, plus discrète, avec une barre alaire verte moins marquée.
- Le bec est noir et relativement court.
Son vol est rapide et nerveux, souvent en petits groupes compacts. Elle émet un cri aigu et bref, facilement reconnaissable en vol.
Répartition et présence en France
La sarcelle d’hiver est un migrateur typique. Elle niche principalement en Scandinavie, dans les pays baltes et en Russie, puis migre vers l’Europe de l’Ouest et le pourtour méditerranéen pour hiverner.
En France, elle est présente :
- D’octobre à mars pour les populations migratrices
- Toute l’année dans quelques noyaux sédentaires très localisés
- Dans toutes les zones humides : étangs, marais, zones littorales, deltas, rizières, estuaires et mares temporaires
Elle affectionne particulièrement les eaux peu profondes riches en végétation aquatique.
Régime alimentaire
La sarcelle d’hiver est omnivore à dominante végétale, se nourrissant principalement en surface ou dans les vasières peu profondes :
- Graines et jeunes pousses de plantes aquatiques
- Invertébrés aquatiques (larves, petits crustacés, mollusques)
- Restes végétaux et graines de cultures en bordure de zones humides
Elle s’alimente essentiellement au crépuscule et la nuit, en petits groupes.
Reproduction et cycle de vie
La reproduction a lieu au printemps dans les zones boréales et tempérées humides :
- Nid construit au sol dans la végétation dense, souvent à proximité immédiate de l’eau
- Ponte de 8 à 10 œufs crème
- Incubation de 21 à 23 jours assurée par la femelle seule
- Les canetons sont nidifuges et suivent la mère dès l’éclosion
Les populations françaises nicheuses sont marginales par rapport aux grands contingents migrateurs, mais elles existent notamment dans certaines zones humides du nord et de l’ouest.
Vie sociale et comportement
La sarcelle d’hiver est grégaire pendant la migration et l’hivernage. Elle forme alors des troupes de plusieurs dizaines à centaines d’individus sur les grands plans d’eau ou les marais littoraux.
- Activité essentiellement nocturne pour la recherche de nourriture
- Très méfiante et vive, elle décolle en vol groupé à la moindre alerte
- Déplacements fréquents entre zones de gagnage et de repos
Ce comportement grégaire en fait une espèce très observée dans les sites de migration majeurs.
Migration
C’est une espèce hautement migratrice :
- Les départs des zones de reproduction ont lieu en septembre et octobre.
- Les arrivées en France s’échelonnent d’octobre à novembre.
- Les retours vers le nord commencent en mars.
- Les principaux axes migratoires suivent les grandes zones humides d’Europe de l’Ouest et les couloirs littoraux.
La France accueille chaque hiver plusieurs centaines de milliers de sarcelles d’hiver, notamment dans le sud-ouest, en Camargue, dans les estuaires atlantiques et le nord.
Statut de conservation
La sarcelle d’hiver est classée gibier en France.
- Espèce commune et bien suivie grâce aux comptages hivernaux internationaux.
- Elle profite de la diversité des zones humides françaises mais reste sensible à la dégradation de ces milieux.
- Elle joue un rôle écologique important comme espèce indicatrice de la qualité des zones humides.
Les populations globales sont stables, bien que localement affectées par des changements d’usage des terres et des conditions climatiques.
Évolution des populations
L’espèce bénéficie actuellement d’un état de conservation favorable en Europe occidentale.
- Les effectifs hivernants sont importants et relativement stables.
- Les fluctuations annuelles sont principalement liées aux conditions météorologiques sur les zones de reproduction nordiques.
- La France est l’un des principaux pays d’hivernage de l’espèce.
Modes de chasse
La sarcelle d’hiver est une espèce très recherchée dans la chasse au gibier d’eau :
- À la passée, à l’aube ou au crépuscule, sur les couloirs de vol entre zones de repos et de nourrissage
- À la hutte, dans les marais et étangs, souvent avec appelants
La chasse est strictement encadrée par des périodes et des quotas, en lien avec les suivis scientifiques internationaux.
FAQ — Sarcelle d’hiver
Où vit la sarcelle d’hiver ?
Elle fréquente les étangs, marais, vasières, estuaires et zones humides peu profondes. En France, elle est surtout présente en automne et en hiver.
Que mange la sarcelle d’hiver ?
Elle consomme des graines de plantes aquatiques, des jeunes pousses et des invertébrés aquatiques. Elle s’alimente surtout la nuit.
Est-elle migratrice ?
Oui, c’est une espèce migratrice venue principalement de Scandinavie et d’Europe de l’Est pour hiverner en France.
Pourquoi est-elle importante écologiquement ?
Parce qu’elle est abondante, migratrice et étroitement liée à la qualité des zones humides, ce qui en fait un excellent indicateur de l’état de ces milieux naturels.












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