Le renard en France

Le renard roux (Vulpes vulpes) est sans doute le carnivore sauvage le plus répandu de France, et pourtant l’un des plus mal connus du grand public. Tour à tour admiré, redouté ou diabolisé, il incarne l’animal rusé par excellence une réputation forgée par des siècles de contes et de confrontations rurales.

Espèce adaptable, le renard accompagne l’homme depuis des millénaires, tout en gardant une farouche indépendance.

Un petit carnivore agile

Le renard roux est un canidé de taille moyenne. Il mesure de 90 à 110 cm de la truffe au bout de la queue, pour un poids de 5 à 10 kg selon le sexe et la saison. Sa robe varie du roux flamboyant au brun gris, avec une queue fournie terminée par une pointe blanche, un ventre clair et des pattes sombres.

Ses sens sont exceptionnellement développés :

• Odorat : très fin, lui permettant de repérer de petites proies sous la neige.
• Ouïe : capable de percevoir des ultrasons émis par les rongeurs.
• Vue : adaptée aux faibles luminosités, idéale pour la chasse crépusculaire.

Grâce à sa souplesse et à sa légèreté, il évolue avec aisance dans les milieux les plus variés.

Répartition et présence en France

Le renard roux est présent sur l’ensemble du territoire métropolitain. On le rencontre dans :

• Les forêts de plaine et de moyenne montagne,
• Les zones bocagères,
• Les friches et cultures,
• Les zones périurbaines et même urbaines.

Son expansion est liée à sa capacité d’adaptation exceptionnelle. Contrairement à beaucoup d’espèces sauvages, le renard s’est parfaitement accommodé de l’anthropisation des campagnes et des villes.

Sa densité moyenne varie selon les milieux :

• Forêts riches en rongeurs : 1 à 4 individus / 100 ha.
• Zones agricoles : 2 à 6 individus / 100 ha.
• Zones urbaines : parfois plus de 10 individus / 100 ha.

En 2025, les estimations suggèrent plus d’un million de renards présents en France, avec des variations régionales.

Régime alimentaire

Le renard est un omnivore opportuniste à tendance carnivore. Sa grande plasticité alimentaire explique son succès écologique.
Son menu dépend des saisons :

• Printemps–été : rongeurs (campagnols, mulots), lapins, insectes, fruits rouges, œufs, jeunes oiseaux.
• Automne : petits gibiers, fruits tombés, charognes, céréales.
• Hiver : micromammifères, restes, déchets humains dans les zones habitées.

Un seul renard peut consommer plus de 5 000 campagnols par an, ce qui en fait un régulateur naturel important dans les écosystèmes agricoles.

Reproduction et cycle de vie

Le rut du renard a lieu entre janvier et février. Les couples se forment généralement pour une saison, parfois plus longtemps. La gestation dure 52 à 53 jours. Les femelles mettent bas dans un terrier, souvent réutilisé d’année en année.

Une portée compte 4 à 6 renardeaux en moyenne (parfois jusqu’à 10). Les petits ouvrent les yeux vers 2 semaines et sortent du terrier vers 4 à 5 semaines. À l’été, ils apprennent à chasser et se dispersent à l’automne pour s’installer ailleurs.

L’espérance de vie d’un renard à l’état sauvage dépasse rarement 5 à 6 ans, mais les individus peuvent vivre jusqu’à 10 ans dans de bonnes conditions.

Vie sociale et comportement

Le renard est généralement solitaire, mais il peut vivre en petits groupes familiaux autour d’une femelle dominante. C’est un animal crépusculaire et nocturne, très territorial. Chaque adulte occupe un domaine vital de 50 à 200 hectares, qu’il marque à l’aide d’urine et de glandes odorantes.

Il creuse parfois ses propres terriers, mais utilise souvent ceux de blaireaux ou de lapins. Ses déplacements sont rapides et silencieux. En zone rurale comme urbaine, il connaît parfaitement son territoire et les sources de nourriture.

Statut et gestion cynégétique

Le renard est classé espèce gibier et susceptible d’occasionner des dégâts dans toute la France.

• Période de chasse : variable selon les départements, souvent de septembre à février ainsi que l’été pendant la période d’approche (de juin à août)
• Modes de chasse : battue, tir à l’affût, tir d’été, piégeage, vènerie, vènerie sous terre.
• Statut spécifique : certaines autorisations de destruction sont possibles en dehors de la période de chasse, notamment dans les zones agricoles ou d’élevage.

Évolution des populations

La population de renards en France a connu des variations importantes depuis les années 1970 :

• Augmentation générale liée à la fin de l’usage massif de poisons et à la raréfaction de ses prédateurs naturels.
• Stabilisation dans plusieurs régions.
• Expansion urbaine spectaculaire.

Le renard conserve des effectifs élevés grâce à sa forte fécondité et sa capacité de dispersion.

Les principales causes de mortalité sont :

• Les collisions routières,
• Le tir et le piégeage,
• Les maladies (gale sarcoptique, parvovirose, rage dans certaines zones transfrontalières).

Modes de chasse du renard

• Battue : souvent en parallèle de la chasse aux grands gibiers.
• Affût / approche : méthode silencieuse privilégiée en été et en période de régulation.
• Piégeage : autorisé sous conditions réglementaires strictes.
• Chasse au terrier (déterrage) : encadrée par des lieutenants de louveterie ou des équipages de vènerie sous terre

FAQ — Renard

Quel est l’autre nom du renard ?

Le renard roux est souvent appelé simplement « goupil », un nom ancien encore utilisé dans certaines régions rurales françaises. Ce mot vient du français médiéval et a donné naissance au prénom « Renart » des célèbres récits du Moyen Âge.

Le renard est-il dangereux pour les humains ?

Non. Le renard n’est pas dangereux pour l’homme. Il est extrêmement méfiant et fuit dès qu’il perçoit une présence humaine. Le seul risque indirect concerne la transmission de maladies parasitaires (comme l’échinococcose) en cas de manipulation de cadavres ou d’excréments.

Quel type de renard vit en France ?

Seule une espèce de renard sauvage vit naturellement en France : le renard roux (Vulpes vulpes). Très adaptable, il occupe aussi bien les montagnes que les plaines agricoles, les forêts ou les villes.

Quelle est la nourriture du renard ?

Le renard est omnivore : il mange surtout des campagnols, des lapins, des insectes, des fruits et parfois des œufs ou des carcasses. Cette alimentation variée en fait un régulateur écologique important des petits animaux.