L’oie des moissons (Anser fabalis) est une grande oie sauvage de la famille des Anatidés. Moins commune que l’oie cendrée, elle n’en demeure pas moins une espèce emblématique pour les observateurs et les chasseurs de gibier d’eau. Originaire des zones boréales, elle fréquente la France essentiellement en migration et en hivernage, notamment dans le nord du pays.
Description morphologique
L’oie des moissons est proche de l’oie cendrée mais s’en distingue par des critères précis :
- Longueur : 68 à 84 cm
- Envergure : 140 à 170 cm
- Poids : 2,5 à 3,5 kg
- Plumage brun sombre, plus foncé que celui de l’oie cendrée
- Bec noir avec une bande orange médiane distinctive (variable selon les sous-espèces)
- Pattes orange
- Cou plus élancé, silhouette légèrement plus fine
Son vol est rapide, puissant et souvent groupé en formations structurées. Elle émet des cris plus secs et graves que l’oie cendrée, permettant aux chasseurs expérimentés de la reconnaître à distance.
Répartition et présence en France
L’oie des moissons niche dans la taïga et la toundra boréale d’Europe du Nord, de Russie et de Sibérie. Elle hiverne en Europe occidentale et centrale, ainsi qu’en Asie du Sud-Est pour certaines populations.
En France, elle est présente de novembre à février, avec une répartition concentrée dans quelques sites privilégiés :
- Les zones humides du nord et de l’est (baie de Somme, Champagne humide, vallée de la Loire)
- Quelques marais côtiers et gravières intérieures
- Champs agricoles en périphérie pour le gagnage
Les effectifs restent modestes par rapport à ceux de l’oie cendrée, mais réguliers chaque hiver.
Régime alimentaire
L’oie des moissons est herbivore et granivore :
- Jeunes pousses de graminées et plantes herbacées
- Feuilles de prairies humides
- Graines de céréales et cultures agricoles
- Végétaux aquatiques dans les zones humides
Elle se nourrit en journée dans les champs et prairies de gagnage et regagne les zones humides la nuit pour se reposer.
Reproduction et cycle de vie
La reproduction se déroule dans la toundra boréale entre mai et juillet :
- Nid au sol, dans une végétation basse ou sur un terrain légèrement surélevé.
- Ponte de 4 à 6 œufs crème.
- Incubation de 27 à 29 jours assurée par la femelle.
- Les jeunes suivent leurs parents dès l’éclosion.
Aucune reproduction naturelle n’est recensée en France. Les oiseaux présents sont exclusivement migrateurs et hivernants.
Vie sociale et comportement
L’oie des moissons est très grégaire :
- Se déplace en bandes parfois importantes.
- Activité diurne pour l’alimentation et nocturne pour le repos.
- Formations en V ou en ligne, très structurées en migration.
- Espèce méfiante, difficile à approcher dans les zones ouvertes.
Elle cohabite fréquemment avec l’oie cendrée sur les mêmes sites d’hivernage.
Migration
L’oie des moissons est une grande migratrice :
- Départ des sites de reproduction boréale en septembre-octobre.
- Passage en France entre novembre et février.
- Principaux sites d’hivernage : Europe occidentale et centrale.
- Retour vers le nord en mars.
Le passage migratoire est souvent discret, avec des effectifs limités.
Statut de conservation
L’oie des moissons est classée gibier en France, mais elle fait l’objet d’une attention particulière :
- Espèce en déclin dans plusieurs régions européennes, notamment en Scandinavie.
- Les principales menaces concernent la chasse non régulée dans certaines zones de migration, la perte d’habitats de reproduction et les dérangements.
- Statut de conservation européen : quasi menacée.
En France, sa chasse est encadrée dans des conditions strictes.
Évolution des populations
Les effectifs observés en France sont modestes mais constants :
- Quelques milliers d’individus hivernent chaque année.
- Concentration principale dans le nord du pays.
- Les fluctuations annuelles dépendent fortement des conditions climatiques boréales.
Les populations européennes globales connaissent un recul progressif.
Modes de chasse
La chasse de l’oie des moissons est une pratique très encadrée :
- À la hutte, dans les marais littoraux et les grandes zones humides
- À la passée, sur les axes migratoires matinaux ou vespéraux
- La reconnaissance à distance est cruciale pour distinguer cette espèce des autres oies
Son comportement méfiant en fait un gibier exigeant, réservé aux chasseurs expérimentés.
FAQ — Oie des moissons
Où vit l’oie des moissons ?
Elle fréquente les grandes zones humides, les marais côtiers, les lacs intérieurs et les champs agricoles de gagnage, principalement dans le nord de la France.
Que mange l’oie des moissons ?
Elle est herbivore et granivore, se nourrissant de jeunes pousses, d’herbes et de graines de céréales.
Est-elle migratrice ?
Oui. Elle vient de Scandinavie, de Russie et de Sibérie pour hiverner en Europe occidentale, y compris en France.
Comment la reconnaître ?
Elle est légèrement plus sombre et fine que l’oie cendrée, avec un bec noir portant une bande orange et des pattes orange. Son cri est plus sec et grave.












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