Quels animaux peut-on chasser en France ?

Quels animaux peut-on chasser en France ?

Une pratique strictement encadrée

La chasse en France repose sur un équilibre entre tradition rurale, respect de la faune sauvage. Pour répondre à la question « quelles espèces chassables peut-on prélever ? », il faut considérer une triple logique : la liste des espèces autorisées, la saisonnalité, et le cadre légal imposé par les textes, notamment le Code de l’environnement, les arrêtés ministériels et les plans de chasse départementaux.

Une liste officielle en constante évolution

Le ministère de la Transition écologique publie chaque année une liste des espèces chassables. En 2024-2025, cette liste inclut environ 89 espèces (38 mammifères, 51 oiseaux). Ces animaux chassés doivent appartenir à des espèces considérées comme abondantes ou susceptibles d’être régulées. La chasse s’interdit strictement sur les espèces protégées, classées dans les annexes des conventions internationales ou du droit français.

Parmi les animaux figurant dans cette liste : le sanglier, le chevreuil, le cerf élaphe, le lapin de garenne, la perdrix rouge, la bécasse des bois, le pigeon ramier, le canard colvert, l’oie cendrée, la foulque macroule, le courlis cendré, la grive musicienne, le fuligule morillon ou encore la sarcelle d’hiver.

Grand gibier, petit gibier : deux catégories principales

Le grand gibier regroupe le sanglier, le chevreuil, le cerf, le mouflon, le chamois, l’isard. Il est géré par des plans de chasse, avec attribution de bracelets et comptabilisation dans des tableaux de chasse.

Le petit gibier désigne les espèces à plume ou à poil de plus petite taille : lièvres, lapins, faisans, perdrix, bécasses, canards, grives, vanneaux, oies, tourterelles. Ces espèces chassables sont soumises à des saisons de chasse définies nationalement, mais parfois modifiées par autorisation préfectorale.

Réguler la faune : une mission de terrain

La chasse n’est pas qu’un acte de chasse, elle constitue aussi une action de régulation. En France, certaines espèces sont responsables de dégâts agricoles ou de déséquilibres écosystémiques. La chasse permet alors de réguler la faune sauvage, notamment le sanglier dont la population explose (plus de 800 000 tués par an).

Les fédérations départementales des chasseurs jouent un rôle crucial : elles établissent le plan de chasse, forment les chasseurs, collectent les statistiques de chasse et mènent des actions de conservation de la nature.

Nuisibles ou « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts »

La notion de nuisibles a été remplacée en droit français par celle d’espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD). Ces animaux peuvent être chassés ou piégés en dehors des périodes traditionnelles, sur autorisation préfectorale. La liste des espèces ESOD 2024-2026 inclut notamment : renard, fouine, ragondin, rat musqué, geai des chênes, corneille noire, pie bavarde, étourneau sansonnet, raton laveur, vison d’Amérique.

Techniques de chasse autorisées

La chasse à tir est la plus pratiquée en France, à l’affût, à l’approche, en battue ou à l’arrêt avec un chien de chasse. La chasse à courre et la chasse au vol (avec rapace) existent toujours, bien que minoritaires. La chasse en enclos, ne sera plus légale d’ici 2027 ou autorisée sous conditions strictes.

On distingue la chasse individuelle (affût, approche) de la chasse collective (battue), notamment pour le grand gibier. Toutes ces pratiques doivent respecter le cadre légal, notamment sur la distance de sécurité, le port d’équipements fluorescents, le permis de chasser, et la réglementation des armes à feu.

Droit de chasse et gestion des territoires

Le droit de chasse appartient au détenteur du droit de propriété. Un propriétaire peut chasser sur ses terres ou les confier à une association communale de chasse agréée (ACCA). Les terres non soumises à une ACCA sont gérées par des baux de chasse. La gestion cynégétique repose donc sur un maillage complexe entre les fédérations départementales, les propriétaires, les ACCA, les communes rurales et les chasseurs privés.

Le permis de chasser : une obligation réglementaire

Pour pratiquer la chasse en France, il faut réussir l’examen du permis de chasser, organisé par l’Office français de la biodiversité (OFB). Cet examen du permis comprend une épreuve théorique et une épreuve pratique. Une fois obtenu, le permis de chasser doit être validé chaque année auprès de la fédération départementale des chasseurs. Cette validation inclut les droits de timbre et si besoin l’assurance obligatoire, .

Impacts écologiques et enjeux environnementaux

La pratique de la chasse soulève régulièrement des débats sur son impact sur la faune, la souffrance animale, la destruction des animaux, ou au contraire sa contribution à la conservation de la biodiversité. Plusieurs études menées par l’OFB, des commissions scientifiques, et les fédérations montrent que la régulation des populations contribue à maintenir les milieux ouverts, protéger les prairies et limiter les collisions routières avec la faune sauvage.

Les bilan des accidents de chasse sont en baisse constante depuis 20 ans grâce à des mesures de sécurité renforcées. La chasse responsable progresse, et de plus en plus de jeunes chasseurs se forment avec une vision plus écologique et raisonnée.

Quels sont les animaux les plus chassés aujourd’hui en France ?

Selon les dernières statistiques de chasse, les animaux les plus chassés en France varient selon les régions, mais plusieurs espèces dominent nettement les tableaux de chasse. En tête de ce classement côté grand gibier, on trouve le sanglier, avec plus d’un million de prélèvements annuels, une espèce en forte expansion, responsable de nombreux dégâts agricoles et d’accidents de la route. Vient ensuite le chevreuil, avec plus de 600 000 animaux prélevés, puis le cerf élaphe, en augmentation.

Côté petit gibier, le pigeon ramier domine largement les oiseaux chassés, suivi par le canard colvert, la bécasse , les grives, et la perdrix rouge dans les régions sèches du sud. Le lapin de garenne et le lièvre figurent aussi parmi les espèces prisées, même si leurs populations sont en déclin dans certains départements (surtout pour le lapin).

Certaines espèces, comme la tourterelle des bois ou le courlis cendré, font l’objet de contentieux européens, notamment en raison des enjeux environnementaux et des engagements de conservation.

Les fédérations départementales s’appuient sur ces tableaux de chasse pour adapter les quotas, les plans de chasse, et les recommandations. Le classement évolue aussi en fonction du nombre de chasseurs, des conditions climatiques, et de la valeur cynégétique locale de l’espèce.

En résumé, les animaux chassés les plus fréquents sont le sanglier, le chevreuil, le pigeon ramier, le canard, et la bécasse.

Quelles sont les munitions autorisées en France?

Les munitions de chasse sont soumises à une réglementation stricte en France. Le type de munition varie selon le gibier, le type d’arme, et le lieu de chasse. Pour le grand gibier (cerf, sanglier, chevreuil), les balles sont obligatoires, tirées à la carabine. Leur calibre doit respecter un minimum réglementaire pour garantir une mise à mort rapide de l’animal.

Pour le petit gibier à plume, comme le canard, la grive ou le pigeon, on utilise le plus souvent des cartouches de plomb dans les zones autorisées. Toutefois, depuis 2023, l’usage de la grenaille de plomb est interdit dans les zones humides, conformément à la directive européenne. Dans ces zones, seules les munitions sans plomb (acier, bismuth, tungstène) sont autorisées.

Les armes à feu utilisées doivent être déclarées et détenues avec un permis valide et une déclaration au Service Centrale des Armes. Le port et le transport sont soumis à des règles précises, tout comme le stockage des munitions.

Pour la chasse à tir, le choix des munitions doit aussi respecter des règles de portée et de dispersion. Il est interdit de tirer au-delà d’une certaine distance ou vers une habitation. L’usage de munitions modifiées, artisanales ou non homologuées, est illégal.

Les formations dispensées par les fédérations incluent systématiquement un module sur les armes et munitions, la sécurité, la balistique, et la traçabilité des prélèvements.

Pourquoi la chasse du grand gibier soumise au plan de chasse?

La chasse en France repose sur une liste des espèces chassables définie par l’État, mais elle dépend aussi de règles spécifiques selon les départements. Cette gestion adaptative permet de concilier conservation de la nature, usage cynégétique, et enjeux agricoles.

Certaines espèces, comme le cerf, le chevreuil, ou le mouflon, sont soumises à des plans de chasse obligatoires. Chaque chasseur reçoit un bracelet numéroté à apposer sur l’animal prélevé à la date du jour. Pour d’autres espèces, comme la grive, le canard, ou le faisan, la chasse à tir est libre mais limitée à certaines périodes.

Il existe aussi des quotas individuels ou collectifs, notamment pour la bécasse (limite journalière), ou le pigeon ramier. Les arrêtés préfectoraux peuvent modifier les dates de chasse selon la météo, la migration, ou les données d’observation.

Certaines espèces naguère chassées sont désormais protégées, comme le grand tétras, la gallinule poule-d’eau, ou certaines oies rares. D’autres, comme la tourterelle des bois, sont sous moratoire partiel.

Le chasseur doit se référer à son fichier départemental avant chaque saison. La fédération nationale publie également des documents de synthèse pour informer sur les conditions de chasse de chaque espèce.

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Rédacteur en chef, SoChasse

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