Comment la chasse a contribué au retour du chamois en France?

Comment la chasse a contribué au retour du chamois  en France?

Il y a à peine un siècle, le chamois avait presque disparu de plusieurs régions françaises. Victime du braconnage et de la disparition de ses milieux, il ne survivait que dans quelques zones des Alpes. Son retour progressif dans de nombreux massifs n’est pas le fruit du hasard : il résulte d’un travail patient et structuré mené par les chasseurs, les fédérations départementales et les acteurs locaux de la montagne.

La renaissance du chamois dans les Vosges

L’un des plus beaux succès de réintroduction du chamois en France s’est joué dans les Vosges. En 1956, un petit groupe de 11 animaux a été relâché sur les crêtes vosgiennes grâce à un partenariat entre chasseurs français et allemands. Ce geste symbolique, initié après la guerre, visait à rétablir une espèce emblématique disparue du massif depuis la fin du XIXe siècle.
Près de soixante-dix ans plus tard, le résultat est spectaculaire : plus de 2 000 chamois vivent aujourd’hui dans les Vosges. L’espèce y est bien installée, elle fait désormais partie intégrante du paysage montagnard, au point d’être devenue un atout pour le tourisme local et un symbole de la faune sauvage régionale.

Le pari réussi du Cantal

Dans le Cantal, la Fédération départementale des chasseurs a joué un rôle moteur dès la fin des années 1970. Des chamois issus des Vosges ont été relâchés dans le secteur du Puy Mary et des monts du Cantal. À l’époque, on comptait environ 45 animaux réintroduits sur le massif.
Grâce à un suivi rigoureux, des plans de chasse équilibrés et des comptages annuels, la population s’est développée sans déséquilibrer l’écosystème local. On estime aujourd’hui à près de 800 individus le nombre de chamois présents dans le Cantal, avec une extension naturelle vers la Corrèze et la Haute-Loire.

En Lozère, la chasse accompagne la biodiversité

Plus récemment, en Lozère, des programmes de réintroduction et de gestion ont été menés dans les Gorges du Tarn et de la Jonte, avec l’appui des chasseurs et des collectivités locales. Les Fédérations départementales ont participé au repérage des zones favorables, à la concertation avec les éleveurs et à la sensibilisation du public.
Ces réintroductions s’accompagnent d’un suivi scientifique précis et d’actions concrètes de maintien des milieux ouverts (pâturage, débroussaillage, contrôle des prédateurs) afin de préserver un habitat favorable au chamois et à d’autres espèces de montagne.

Une gestion cynégétique responsable

Contrairement à certaines idées reçues, la chasse n’a pas conduit à une diminution des populations de chamois, bien au contraire. Les plans de chasse permettent d’ajuster le nombre de prélèvements en fonction des observations et des effectifs recensés chaque année.
Dans les massifs alpins, les chasseurs participent activement aux comptages de printemps, aux recueils de données biologiques (âge, poids, dentition) et à la surveillance sanitaire. Ces informations servent à déterminer les quotas annuels, fixés de manière à garantir la pérennité de l’espèce.

Des effets positifs pour tout l’écosystème

Le chamois est un architecte du paysage : en broutant la végétation dans les zones de montagne, il maintient les pelouses alpines et empêche la fermeture des milieux. Cette action favorise la présence d’autres espèces animales et végétales, notamment les oiseaux de montagne et certaines fleurs endémiques.
En réintroduisant le chamois, les chasseurs ont donc contribué à la restauration d’écosystèmes équilibrés. Les zones où l’espèce a été réimplantée connaissent aujourd’hui une plus grande diversité biologique, preuve que la régulation et la gestion raisonnée fonctionnent.

Les chasseurs, gardiens de la montagne

Les fédérations des chasseurs ne se limitent pas à prélever du gibier. Elles assurent un suivi scientifique permanent et s’impliquent dans la restauration des habitats, la prévention des maladies et la sensibilisation du public. Les chasseurs sont souvent les premiers à détecter des anomalies dans les populations animales, qu’il s’agisse de chutes d’effectifs, de problèmes sanitaires ou de dégradations d’habitat.
Sans la mobilisation des chasseurs, de nombreux massifs français n’auraient jamais retrouvé la présence du chamois. Grâce à eux, cette espèce, jadis rare, est aujourd’hui stable ou en expansion dans la majorité de ses territoires.

Une réussite collective

Le succès du chamois illustre parfaitement le rôle positif du chasseur dans la préservation de la faune et des paysages montagnards. Derrière chaque population viable, il y a des années de concertation, de financement et d’efforts menés par les structures cynégétiques.

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Rédacteur en chef, SoChasse

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