Les faits confirmés par les enquêteurs et les chasseurs
Ce dimanche 23 novembre 2025, un chasseur d’une soixantaine d’années a été retrouvé mort dans un secteur boisé de Brue-Auriac, dans le Var, après avoir disparu la veille durant une battue au sanglier. L’homme s’était écarté seul du groupe afin de retrouver un animal blessé au cours de la battue. Ne le voyant pas revenir à la tombée de la nuit, ses compagnons ont immédiatement alerté la gendarmerie.
Les recherches ont débuté samedi en fin de journée, mobilisant notamment un hélicoptère et une caméra thermique. Les militaires et les chasseurs ont fouillé la zone jusqu’à 22 h 30, avant de suspendre leur intervention en raison de la nuit et de la difficulté du terrain.
La découverte du corps le lendemain matin
Au lever du jour, les recherches ont repris avec l’appui d’une équipe cynophile. Le corps du chasseur a finalement été retrouvé vers 10 h, dans la zone supposée de fuite du sanglier blessé.
Selon les premières constatations médicales, relayées par la Fédération des chasseurs du Var, l’homme présentait des blessures graves au genou et à la cuisse, avec section probable de l’artère fémorale. Pour Adrien Dovetta, porte-parole de la fédération, il ne fait « aucun doute » que ces blessures sont compatibles avec une charge de sanglier et qu’une hémorragie massive serait responsable du décès.
Le parquet appelle à la prudence dans l’attente de l’autopsie
Le parquet de Draguignan adopte pour l’instant une position prudente. L’enquête ouverte devra déterminer précisément les circonstances du drame, et l’autopsie permettra de confirmer, ou non, l’hypothèse d’une charge du sanglier blessé.
À ce stade, la procureure adjointe indique que « rien ne permet actuellement de confirmer une charge de sangliers ». Une formulation classique tant que les analyses médico-légales ne sont pas finalisées, même si la piste défendue par les chasseurs semble la plus probable.
Un geste de responsabilité qui lui a peut-être coûté la vie
Partir à la recherche d’un animal blessé afin d’éviter toute souffrance inutile est un acte profondément ancré dans l’éthique du chasseur. C’est précisément ce que cet homme a voulu faire.
Mais il est parti seul, au crépuscule, dans un milieu où un sanglier blessé peut se montrer extrêmement dangereux. Cette décision, dictée par la conscience de bien faire constitue malheureusement l’un des principaux facteurs ayant mené à ce drame.
Un précédent dans le Var et d’autres accidents en France
L’accident rappelle un autre drame vécu en Dordogne : en 2024, un homme de 46 ans était mort après avoir été piétiné par un sanglier dans des circonstances similaires.
Il survient également peu de temps après un autre décès marquant : celui d’un chasseur de la Meuse, tué par un cerf lors d’une action de recherche. Blessé et désorienté, l’animal l’avait chargé violemment, entraînant sa mort.
Ces faits rappellent que la recherche au sang, lorsqu’un animal blessé fuit demeure l’un des moments les plus dangereux de la chasse au grand gibier.
Les réactions dans le monde cynégétique
La Fédération départementale des chasseurs du Var a exprimé son soutien à la famille et aux amis de la victime. De nombreux chasseurs partagent le même constat : ce drame met à nouveau en lumière l’importance de ne jamais s’isoler, surtout lorsqu’on suit un animal blessé dans un milieu fermé.
Les acteurs cynégétiques soulignent également la complexité des recherches nocturnes et l’importance croissante des moyens technologiques dans la sécurisation des battues.
Le rôle possible des outils de géolocalisation
Alors que les applications destinées aux chasseurs se multiplient, certains soulignent qu’un outil de géolocalisation en temps réel, comme ceux utilisés dans plusieurs équipes (type solutions de tracking de groupe), pourrait contribuer à renforcer la sécurité.
En cas de perte de contact visuel, la possibilité de localiser précisément un chasseur isolé peut faire gagner de précieuses minutes, notamment si celui-ci a subi une blessure hémorragique et si son téléphone ne borne pas.
Bien entendu, aucune technologie ne remplace la vigilance humaine, mais dans une situation critique, elle peut littéralement sauver une vie.
Un rappel nécessaire sur la dangerosité de la chasse au sanglier
La chasse au sanglier est l’une des formes de chasse les plus exigeantes physiquement et les plus imprévisibles. Un sanglier blessé peut charger avec une violence considérable et provoquer des traumatismes sévères.
Ce drame rappelle qu’il est essentiel de ne jamais partir seul à la recherche d’un animal blessé.
Dans la brousse africaine, on ne va jamais récupérer un buffle blessé en solitaire. En France, les chasseurs devraient adopter la même règle : face à un grand gibier potentiellement dangereux, il faut être deux, au minimum.
C’est une condition indispensable pour sécuriser la recherche, appeler du renfort en cas de problème, et espérer éviter que d’autres accidents aussi tragiques viennent endeuiller la communauté des chasseurs.












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