Quel est le diamètre des plombs de chasse ?

Quel est le diamètre des plombs de chasse ?

Le diamètre des plombs de chasse désigne la taille individuelle de chaque bille de grenaille contenue dans une cartouche de chasse. En France, on l’exprime le plus souvent via un numéro de plomb (série dite de Paris ou de Lyon) qui correspond à une taille et donc à une masse et une énergie cinétique différentes au tir. Plus le numéro est grand, plus le projectile est petit ; plus le numéro est petit, plus la bille est grosse et donc plus la pénétration est élevée à distance courte. Comprendre cette échelle est essentiel pour adapter sa munition au type de gibier et à la portée recherchée.

Comment sont définies les tailles : numéro de plomb, plombs de Paris et plombs de Lyon

Historiquement, la série de Paris et la série de Lyon coexistent et ne donnent pas exactement la même mesure pour un même numéro. Avec les plombs de Paris, un n°6 sera légèrement différent d’un n°6 en plombs de Lyon. Cette différence tient à une tradition de fabricant, la taille du plomb variant de quelques dixièmes de millimètre. Dans la pratique, les chasseurs retiennent surtout la cohérence interne à une marque et à une gamme : rester sur la même série garantit une gerbe régulière et des groupements reproductibles. Pour s’y retrouver, lisez le marquage de la douille et de la boîte : il précise le numéro de plomb, la charge en grammes, la bourre (grasse ou à jupe), le calibre (12, 16, 20, 28, 10) et parfois la portée indicative.

Tableau repère des diamètres courants par numéros

  • n°10 : très petit projectile, usage très court en tir rapproché (oiseaux très légers), gerbe très dense.
  • n°9 / n°8 : petit gibier de plaine à courte ou moyenne distance (ex. perdrix au début de saison) ; densité maximale, probabilité de toucher élevée.
  • n°7 / n°6 : polyvalents pour faisan, perdrix, pigeon, canard en début de saison selon conditions ; bon compromis portée/énergie.
  • n°5 / n°4 : bille plus grande, meilleure pénétration sur gibier robuste (lièvre, canard tardif), tuer net à moyenne portée.
  • n°3 / n°2 / n°1 : usage spécifique sur oiseaux coriaces ou situations venteuses ; trajectoire plus stable mais gerbe moins fournie.
    Ce cadrage varie selon plombs de Paris ou plombs de Lyon et selon la qualité de la grenaille (plomb durci, acier, bismuth) et la cartouche. L’important est la cohérence avec la fonction visée : toucher une cible en mouvement à la distance de tir prévue.

Quelle est la différence entre les plombs de Paris et de Lyon ?

La différence tient principalement à l’étalonnage du diamètre pour un même numéro de plomb. En série de Paris, chaque numéro correspond à un diamètre légèrement inférieur ou supérieur à la série de Lyon (selon le rang), ce qui change la masse et donc l’énergie. Résultat : à portée identique, la gerbe d’une cartouche « Paris » peut présenter une densité et un effet terminal différents d’une « Lyon ». Pour un chasseur qui veut un rendu constant, mieux vaut rester dans la même série toute la saison et vérifier ses groupements sur cible papier à 25–35 mètres.

Quel type de cartouche pour quel gibier ?

Le type de cartouche (charge, bourre, plomb ou substitut) est déterminant. Le type de projectile (numéro) s’accorde à la distance de tir, au gibier et au calibre du fusil.

  • Petit gibier (perdrix, faisan, lapin) : n°8 à n°6 en plomb durci, bourre grasse pour le sous-bois (courte portée) ou bourre à jupe pour la plaine (moyenne portée).
  • Oiseaux d’eau (canard, oie) en zones humides : acier (ou bismuth) à numéro plus gros pour compenser la densité plus faible de l’acier ; calibre 12 conseillé, portée réaliste 30–40 mètres selon choke.
  • Pigeon/palombe : n°7 à n°5 selon distance, bourre à jupe pour garder la vitesse de la grenaille et la cohésion.
  • Gros gibier : passer à la balle unique (Brenneke, Sauvestre) ; la chevrotine est une munition très particulière et strictement encadrée (cf. réglementation locale).
    L’objectif : augmenter la probabilité de toucher la cible et de tuer net en respectant l’éthique.

Quelle est la taille maximale des billes autorisées ? Cadre légal et prudence

La réglementation française encadre l’usage des cartouches de chasse, notamment l’emploi de la chevrotine selon les circonstances et les départements. Avant de tirer, vérifiez l’arrêté préfectoral et la règle en vigueur sur votre territoire. Retenez : plus la bille est grosse, plus la puissance est élevée mais plus la gerbe est clairsemée ; en battue au grand gibier, la munition de chasse admise est la balle dans un fusil calibre lisse ou la carabine en canon rayé, la chevrotine liée à des cas spécifiques et souvent restreints.

Comment la taille du plomb influence-t-elle la portée et l’effet terminal ?

La taille du plomb influence trois paramètres clés : la vitesse de la grenaille, la portée utile et l’énergie résiduelle. Un plomb petit (n°9) offre une gerbe dense et une excellente couverture à 20–25 m, mais perd vite sa vitesse ; un plomb plus gros (n°5) porte plus loin, conserve mieux sa cinétique et pénètre davantage, utile à 30–40 m. Cependant, avec des numéro faibles (gros projectiles), on compte moins d’impacts dans la cible, ce qui peut réduire la probabilité de toucher un animal de petite taille. La combinaison idéale dépend du type de gibier, du choke, de la bourre, de la charge propulsive et de la qualité de la munition.

Plombs de Paris vs Plombs de Lyon : quel impact en cible ?

  • Série de Paris : pour un numéro de plomb donné, diamètre légèrement différent qui peut produire plus de poids de chaque plomb ou une quantité plus élevée (si plus petit), modifiant la densité d’impact.
  • Série de Lyon : autre échelle, sensation de portée un peu différente en fonction de la masse et de la vitesse restante.
    Sur le terrain, ces nuances se traduisent par des variations de groupement. D’où l’importance de « coller » à une seule série, d’observer ses coup sur cartons, et d’ajuster selon votre arme à feu (longueur et âme du canon, choke, sertissage étoile).

Cartouche, bourre et choke : trio qui conditionne la gerbe

  • Bourre grasse : ouverture rapide, idéale en sous-bois et courte distance, maximisant la probabilité de toucher sur cible en mouvement.
  • Bourre à jupe : meilleure compression des gaz, gerbe plus serrée, longue distance relative, utile sur oiseaux qui se dérobent.
  • Choke : le rétreint du canon (cylindrique, ¼, ½, ¾, full) canalise la gerbe. Plus le choke est serré, plus la portée théorique augmente, mais attention au choix du plomb/acier (compatibilité acier requise pour chokes serrés).
    Associez ce trio au numéro de plomb et au calibre pour obtenir une combinaison efficace.

Quel numéro de plomb en fonction du gibier ? Guide pratico-pratique

  • Bécasse / sous-bois : n°9 à n°8, bourre grasse, cartouche courante 28–32 g en calibre 12 ou 20 ; courte portée.
  • Perdrix / faisan (début de saison) : n°8 ou n°7, bourre selon biotope ; à l’automne tardif, passer à n°6 pour plus d’énergie.
  • Pigeon / palombe : n°7 à n°5, bourre à jupe, distance de tir variable (hauteurs et vents).
  • Canard (zones humides) : acier n°4 à n°2 (équivalent plomb plus fin) en charges rapides ; respect strict du cadre « sans plomb ».
  • Lièvre : n°6 à n°4 selon moyenne distance et relief.
  • Renard (selon réglementation) : n°4 à portée réaliste.
  • Grand gibier (chevreuil, sanglier, cerf) : projectile unique, la balle ; la chevrotine est autorisée seulement selon textes locaux, à vérifier.
    Ce choix doit toujours tenir compte du calibre, de la cartouche utilisée, du choke monté et des conditions (vent, pluie, longue ou courte distance).

Quelle est la taille maximale et l’emploi de la chevrotine ?

La chevrotine regroupe des billes de gros diamètre dans une même cartouche. Sa taille maximale et les contextes d’emploi sont strictement autorisés ou interdits selon les départements. Souvenez-vous : la chevrotine est une munition qui ne peut pas être utilisé pour le petit gibier ; elle vise des situations spécifiques de chasse en battue très courte portée.

Plomb, acier, bismuth : l’effet de la matière

  • Plomb : densité élevée, grandes performances balistiques ; encadrement fort en zones humides.
  • Acier : vitesse plus élevée nécessaire pour compenser la densité plus faible, portée effective moindre à longue distance ; compatible avec chokes et canons « steel proof » uniquement.
  • Bismuth/cuivre : substitut plus dense que l’acier, coût supérieur mais trajectoire souvent plus « plomb-like ».
    La matière impacte la taille : à effet équivalent, on monte d’un ou deux numéros en acier par rapport au plomb.

Calibre 12, 16, 20, 28, 10 : influence sur le choix du numéro de plomb

Le calibre conditionne la charge (grammes) et donc la densité de la gerbe pour un même numéro. Un calibre 12 autorise des charges plus grande (ex. 32–36 g) et donc plus d’impacts ; un calibre 20, plus léger, demandera un choix plus fin du numéro de plomb pour garder une probabilité de toucher suffisante. En calibre 10, on parle d’usages longue distance spécifiques (migrateurs), avec cartouches de chasse puissantes et contrôlées.

Fonctionnement interne et cohérence cartouche/fusil

Une cartouche se compose d’une douille, d’une amorce, d’une poudre propulsive, d’une bourre et de grenaille. À l’allumage, la charge propulsive accélère la grenaille dans le canon ; la bourre protège et pousse la gerbe jusqu’à la bouche, où interviennent choke et âme lisse/canon rayé (pour balles). Chaque type de munition est prévue pour une utilisation précise : ne tirez jamais une cartouche non compatible avec votre arme.

Portée, vitesse et énergie : ce qui compte vraiment

La portée utile dépend du diamètre du plomb, de la vitesse initiale et du maintien de la cohésion de la gerbe. Une cartouche trop « rapide » peut ouvrir la gerbe et réduire l’efficacité ; trop lente, elle baisse l’énergie à l’impact. Recherchez la combinaison « vitesse/numéro/charge/choke » qui donne le meilleur équilibre sur cibles carton (40 cm) à 25, 30 et 35 m. C’est ce protocole qui vous dira si vous tuez net ou non dans votre configuration.

Exemples concrets d’appariement numéro–gibier

  • Sous-bois très fermé (bécasse) : n°9/n°8, bourre grasse, calibre 20/12, distance 15–25 m, probabilité de toucher maximale.
  • Plaine (perdrix/faisan) : n°8 puis n°7 en saison, bourre selon biotope, tir 25–35 m.
  • Palombes : n°7 à n°5, bourre à jupe, portée 30–40 m, attention au vent.
  • Canard (zones humides) : acier « équivalent » n°4 à n°2, charges magnum possibles si fusil superposé/semi auto steel proof, canon et choke compatibles.
  • Lièvre : n°6 à n°4, tir souvent plus long, besoin d’énergie.
  • Nuisibles (selon textes) : n°4 ciblé, sécurité et identification avant tirer.
    Restez attentif au recul, à la qualité de vos cartouches de chasse, et vérifiez la série de Paris ou de Lyon gardée.

Plombs de chasse : contrôle qualité et constance

La qualité de la grenaille (régularité du diamètre, dureté), de la bourre, du sertissage et de la poudre conditionne la répétabilité des résultats. Une cartouche de bonne facture donne des vitesses moyenne stables, une gerbe homogène et un emploi sûr. Sur le terrain, cela se traduit par des coup qui « portent » là où vous visez, sans trou dans la gerbe.

Sécurité et réglementation : rappel indispensable

Respectez les distances, angles et conditions de tir ; en zones humides, optez pour substitut au plomb (acier, bismuth). Vérifiez l’autorisé/interdit pour la chevrotine dans votre département. Sécurisez vos cartouches et conservez-les au sec.

Synthèse pratique pour choisir

  1. Définissez le type de gibier et la distance de tir moyenne. 2) Choisissez la série de Paris ou de Lyon et tenez-vous-y. 3) Ajustez le numéro de plomb : petit numéro = bille grosse = plus de pénétration ; grand numéro = bille petite = plus de densité. 4) Sélectionnez bourre et choke en cohérence. 5) Vérifiez calibre, douille, charge et compatibilité acier si besoin. 6) Testez sur carton et gardez la munition de chasse qui groupe le mieux dans votre fusil de chasse.

Ddiamètre des plombs de chasse : la bonne taille au bon endroit

Choisir le diamètre adapté, comprendre les différences entre les plombs de Paris et les plombs de Lyon, trouver une harmonie d’usage entre la cartouche et le choix des chokes, puis valider en cible : c’est ainsi que l’on assure des tirs éthiques, efficaces et réguliers, en parfaite adéquation avec le type de gibier, la portée utile et la sécurité de tous.

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Rédacteur en chef, SoChasse

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