Quelles sont les races de chiens courants utilisées pour la chasse à courre ?

Quelles sont les races de chiens courants utilisées pour la chasse à courre ?

Les chiens courants incarnent à la fois la tradition, la passion et un savoir-faire séculaire transmis de génération en génération. Que ce soit en chasse à courre, aux côtés des chevaux, de veneurs à pied, ou en chasse à tir, derrière un traqueur, ces chiens donnent toute leur mesure dans la poursuite du gibier.

En France, leur rôle reste central, tant dans l’importance du maintien de certaines races que dans l’approche d’une approche de la gestion de la faune sauvage naturelle. Ils suscitent cependant un débat de société croissant, entre défenseurs de la vènerie et opposants à cette pratique. Plongée dans l’univers de ces chiens de chasse.

Quelles races de chiens de chasse existent ?

La France compte une grande variété de races:

  • le beagle, infatigable petit chien spécialiste du lapin
  • Le beagle harrier un peu plus grand que son cousin et pourra notamment chasser les goupils
  • le basset hound, reconnaissable à ses longues oreilles, au flair redoutable adepte du lapin
  • le harrier, élégant et puissant très utilisé pour chasser le goupil
  • l’anglo-français, polyvalent, utilisé pour le sanglier à tir ou le lièvre à courre
  • le poitevin, rapide et musclé, taillé pour la chasse

Ces chiens se distinguent par leur instinct, leur capacité à travailler en meute, et leur endurance. Certaines lignées, comme le grand français tricolore ou le grand bleu de Gascogne, sont spécifiquement élevées pour la grande vénerie. Les anglos, fauve de bretagne, beagles sont eux plus adaptés pour la petite vénerie. Il est bien sûr évident que les chiens courants ne sont pas adaptés comme animal de compagnie en ville. Ils ont besoin d’espace et seront beaucoup mieux en collectivité.

Comment se déroule la chasse à courre ?

La chasse à courre ou vènerie, est une pratique de chasse très codifiée, souvent mal comprise. Elle consiste à poursuivre un animal sauvage « à cor et à cri », le plus souvent un lièvre, un chevreuil, un renard, à l’aide d’une meute menés par un un maître d’équipage, un piqueux et de suiveurs à cheval.

Une journée typique (au cerf) commence par faire le pied, c’est-à-dire la localisation de la trace d’animaux. Les membres d’équipages les plus aguerris et connaisseurs se rendent en forêt avec un chien sage, déclaré présentant de belles prédispositions à la chasse. Le limier va alors déposer une brisée pour que le maître d’équipage puisse ensuite retrouver où l’animal est passé. Après le rapport, les chiens sont donc emmenés à cette brisée puis le chiens vont essayer de lever puis chasser un animal (le même) pendant plusieurs heures. Si l’animal n’a pas trop pris d’avance et que les chiens ont réussi à déjouer ses ruses, il est alors hallali. La mise à mort peut être réalisé soit à la dague ou à la carabine. Il faut savoir que dans 80% des cas en vènerie les animaux sont pris par les chiens. Seul les grands sangliers ou les cerfs sont servis à l’arme blanche. La chasse au cerf, même si elle ne concerne que peu d’équipages est l’une des plus emblématiques de cette tradition. La journée se termine lors de la curée. L’animal est alors donné aux chiens après un cérémonial précis retraçant le laisser courre avec les fanfares des trompes de chasse.

Quels animaux sont chassés à courre ?

En France, plusieurs gibiers sont concernés par la chasse à courre. Les principaux sont :

  • le chevreuil, agile, cet animal prendra le soin d’emmener la meute là où il y a un maximum de congénères
  • le sanglier, dont la force sera de faire tourner les chiens dans des ronciers inaccessibles où il aura une avance sur les chiens sans trop se fatiguer.
  • le lièvre et le lapin, en vénerie à pied sont les animaux les plus chassés à courre. Il faut être sportif et courir pendant des heures pour s’assurer que les chiens ne font pas de change.
  • le renard dont les prises auront lieu si la meute n’aura pas laissé trop de temps à notre animal pour trouver d’innombrables terriers, buses ou autres cachettes! La chasse à courre au renard a toujours été très prisée en Angleterre, les biotopes s’y adaptant totalement.

On notera que bon nombre de chasseurs à tir utilisent des chiens courants pour pratiquer la chasse au sanglier notamment dans le sud de la France.

Quels sont les bienfaits pour les chiens ?

Contrairement à certaines idées reçues, les conditions de vie des chiens de chasse sont excellentes. Ces derniers bénéficient de soins réguliers, d’un entraînement structuré, d’une alimentation adaptée à leur dépense énergétique, et d’un cadre de vie collectif stimulant.

Le bien-être animal passe ici par l’activité, le travail, le contact avec le maître et l’expression d’un instinct naturel. Ils font partie d’un groupe, interagissent et apprennent leurs propres codes sociaux.

Quelle est l’histoire de la chasse à courre ?

La chasse à courre remonte à l’Antiquité, mais c’est à partir du XVIe siècle, sous François Ier, qu’elle se codifie véritablement en France. Elle devient alors un attribut de la noblesse, associée à l’étiquette, aux chevaux, aux chiens triés sur le volet, et à une mise en scène très ritualisée.

Au XIXe siècle, la société centrale canine et divers clubs contribuent à fixer les standards des races utilisées, des équipages, et des codes de conduite. Le XXe siècle voit l’essor des chasses à tir, mais la chasse à courre reste très pratiquée dans de nombreuses régions françaises, notamment en Sologne, Normandie, Picardie, Bourgogne, Bretagne…

Aujourd’hui encore, la vènerie représente un patrimoine culturel vivant, inscrit dans une culture cynégétique qui mêle tradition, technique, connaissance du terrain, et respect des animaux.

Quels sont les arguments contre la chasse à courre ?

La chasse à courre fait cependant l’objet d’une controverse croissante. De nombreuses propositions de loi ont été déposées pour interdire la pratique, au nom de la protection des animaux et du bien-être animal. Les opposants dénoncent la durée de la poursuite, le stress infligé à l’animal traqué, et les scènes de mise à mort parfois spectaculaires.

Le débat touche aussi à la place de la chasse dans la société contemporaine, à la relation homme-nature, à la culture populaire face aux traditions dites élitistes. Pour les uns, la vènerie est un acte cruel, pour les autres, elle est un mode de chasse ancré dans l’histoire et porteur d’un héritage rural vivant.

Certains faits divers ont relancé les discussions, alimentant une opinion publique divisée, notamment autour de la cohabitation entre veneurs et promeneurs notamment dans les nouvelles zones périphériques entourant les forêts. Le respect mutuel, la pédagogie et la transparence sont aujourd’hui des clés pour apaiser les tensions.

Comment éduquer un chien de chasse ?

L’éducation d’un chien courant commence dès le chiot, avec un apprentissage progressif, adapté à sa race, son rôle, et ses futures missions. On travaille d’abord les bases : rappel, marche au pied, sociabilité avec les autres chiens, puis on introduit les techniques d’éducation spécifiques : vie en meute recherche, obéissance à la voix ou à la trompe.

Le dressage est une étape cruciale : il faut que le chien sache trouver sa place, ne parte pas seul, réponde aux ordres, suive le bon gibier. L’entraînement régulier est indispensable, notamment pour garder le chien en forme physique et mentale.

L’éduquer demande du temps, de la patience, mais offre en retour une relation de complicité, une harmonie entre maître et animal.

La chasse à courre: Un patrimoine vivant

Les chiens courants, au-delà de leur image populaire ou contestée, sont des acteurs centraux de la chasse en France. Leur diversité, leur intelligence, leur engagement en meute, leur instinct de poursuite, les rendent précieux pour toutes les formes de chasse au gibier, à tir comme à courre.

Ils sont l’héritage d’un mode de chasse ancien, mais encore vivant, où l’homme collabore avec le chien, le cheval, et la nature. Face aux critiques et aux évolutions sociétales, leur avenir passera par une pratique responsable, une transmission respectueuse, et une mise en valeur de leur utilité autant que de leur passion commune avec l’homme.

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Rédacteur en chef, SoChasse

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