Le lièvre en France

Le lièvre en France

Le lièvre d’Europe (Lepus europaeus) est aujourd’hui un gibier précieux dont la gestion fine témoigne de la qualité d’un territoire.

Un athlète taillé pour la course

Le lièvre d’Europe est un lagomorphe, comme le lapin de garenne, mais plus grand et surtout plus taillé pour la vitesse.

  • Taille : 50 à 70 cm.
  • Poids moyen : 3 à 5 kg, avec de fortes variations régionales.
  • Pelage : brun-roux, ventre clair, extrémité des oreilles noire — une signature visuelle typique.
  • Pattes postérieures longues et puissantes, conçues pour des pointes de vitesse dépassant 70 km/h et des bonds spectaculaires.

À la différence du lapin, il ne creuse pas de terrier : il se repose dans une simple cuvette grattée au sol, appelée gîte.

Répartition et présence en France

Le lièvre d’Europe est présent sur l’ensemble du territoire métropolitain, à l’exception des zones de haute montagne et des forêts très denses. Ses milieux favoris :

  • Plaines agricoles avec alternance de cultures et de haies,
  • Bocages ouverts,
  • Zones céréalières,
  • Prairies naturelles et coteaux secs.

C’est une espèce territoriale et sédentaire, très attachée à son domaine vital. Elle préfère les milieux où la diversité paysagère offre à la fois couvert et nourriture.

Les densités varient fortement :

  • Fortes dans l’Ouest, le Centre et certaines plaines du Nord.
  • Moyennes à faibles dans le Sud et les zones intensives.
  • Plus faibles dans les zones forestières fermées.

Régime alimentaire

Le lièvre est strictement herbivore, mais plus sélectif que le lapin.

  • Printemps–été : jeunes pousses, trèfles, luzernes, pissenlits, herbes tendres.
  • Automne–hiver : céréales en végétation, repousses, racines tendres, bourgeons, écorces.
  • Il peut parcourir plusieurs kilomètres chaque nuit pour s’alimenter.

Grâce à sa caecotrophie, il tire un maximum d’énergie de végétaux peu nutritifs, ce qui lui permet de subsister dans des milieux pauvres en hiver.

Reproduction et cycle de vie

La saison de reproduction s’étend de février à septembre. Le lièvre a une fécondité élevée :

  • Gestation : 42 jours.
  • Portées : 2 à 4 par an.
  • Nombre de levrauts : 2 à 4 en moyenne par portée.

Les petits, appelés levrauts, naissent entièrement formés, poilus, les yeux ouverts et capables de bouger quelques heures après la naissance à la différence des lapereaux. Chaque levraut reste isolé, caché dans la végétation, la femelle ne venant les allaiter qu’une ou deux fois par jour pour limiter les risques de prédation.

Cette stratégie explique pourquoi les jeunes sont souvent difficiles à repérer et très sensibles aux conditions climatiques des premières semaines.

Vie sociale et comportement

Le lièvre est un animal essentiellement solitaire. Les couples ne se forment pas durablement, même pendant la saison de reproduction. Les individus peuvent partager les mêmes parcelles sans former de groupes structurés.

C’est un animal crépusculaire et nocturne, particulièrement actif au lever et au coucher du soleil. Le jour, il reste immobile dans son gîte.
En cas de danger :

  • Il s’aplatit au sol pour se fondre dans le paysage.
  • Puis il bondit et fuit en zigzaguant pour semer ses poursuivants.

Cette fuite spectaculaire, combinée à ses capacités physiques, en fait un gibier redoutable et fascinant pour les chasseurs.

Santé et pressions naturelles

Les populations de lièvres ont été affectées par :

  • La fièvre hémorragique virale et la pseudotuberculose,
  • Les traitements agricoles intensifs,
  • La mécanisation agricole entraînant la destruction de nombreux levrauts au printemps,
  • La prédation naturelle (renard, rapaces, chiens errants).

Malgré cela, certaines régions françaises ont maintenu des populations fortes grâce à une gestion rigoureuse et à des aménagements de milieux adaptés.

Statut cynégétique

Le lièvre d’Europe est une espèce gibier emblématique. Sa chasse est très réglementée et souvent soumise à des quotas départementaux ou communaux.

  • Période de chasse : de septembre à fin décembre ou janvier, selon les régions.
  • Modes de chasse traditionnels :
    • Chasse devant soi ou à l’approche.
    • Chasse au chien courant, particulièrement pratiquée dans les plaines et les coteaux.

La chasse du lièvre est étroitement liée à des plans de gestion cynégétique visant à maintenir des populations naturelles équilibrées.

Évolution des populations

Le lièvre a connu un recul marqué dans certaines zones céréalières intensives, mais :

  • Il se maintient solidement dans de nombreuses plaines agricoles bien structurées.
  • Il progresse localement là où les aménagements de haies, bandes enherbées et cultures diversifiées sont encouragés.
  • Des programmes de suivi scientifique (indice kilométrique d’abondance, comptages nocturnes) permettent de piloter finement les prélèvements.

Sa dynamique repose sur un équilibre délicat entre reproduction élevée et pressions environnementales fortes.

FAQ — Lièvre d’Europe

Où vit le lièvre en France ?

Le lièvre est présent dans toutes les plaines agricoles et bocagères de France, ainsi que dans certaines zones de moyenne montagne. Il évite les forêts denses et les zones urbanisées.

Que mange le lièvre ?

Il se nourrit exclusivement de végétaux : herbes fraîches, trèfles, luzernes, céréales en végétation et bourgeons selon les saisons.

Quelle est la différence entre un lièvre et un lapin ?

Le lièvre est plus grand, plus rapide et ne vit pas en terrier. Ses petits naissent poilus et mobiles, contrairement aux lapereaux nus et aveugles. Le lapin vit en colonie, le lièvre est solitaire.

Pourquoi le lièvre est-il un gibier emblématique ?

Parce qu’il incarne la chasse de plaine traditionnelle et qu’il exige une véritable connaissance du terrain et de l’animal. Sa vitesse, sa méfiance et sa reproduction naturelle en font un gibier noble et respecté. C’est également un met de choix avec notamment la célèbre recette à la royale!

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Rédacteur en chef, SoChasse

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