Qu’est-ce qu’un garde champêtre ?

Le garde champêtre est un agent territorial rattaché à une commune ou un groupement de communes. Il exerce principalement dans les zones rurales ou semi-rurales et assure une triple mission : police rurale, protection de l’environnement et surveillance de la chasse et de la pêche. Il incarne l’autorité de proximité dans les campagnes, souvent plus visible qu’un policier municipal ou qu’un agent de l’ONF.

Le garde champêtre territorial est à la fois un gardien de la biodiversité, un protecteur des biens communaux et un veilleur des activités cynégétiques. Il peut dresser des procès-verbaux, constater des infractions au code de l’environnement, veiller à la sécurité des promeneurs, au respect des réglementations de chasse, à la lutte contre le braconnage, ou encore intervenir en cas de troubles à l’ordre public sur le territoire communal.

Il travaille souvent en lien avec la gendarmerie, l’Office français de la biodiversité (OFB), les fédérations de chasse, les mairies rurales ou encore les associations de protection de la nature.

Quelles sont les missions du garde champêtre ?

Le cœur du métier est défini par le Code général des collectivités territoriales et les articles L. 2213-16 à L. 2213-18. Voici ses principales missions :

• Police rurale : contrôle des marchés, lutte contre les dépôts sauvages, surveillance des chemins ruraux, des feux interdits, des divagations d’animaux.
• Police de la chasse et de la pêche : contrôle des permis, vérification des périodes de chasse, constatation des infractions, lutte contre le braconnage.
• Protection de l’environnement : surveillance de la faune et de la flore, constat d’infractions liées à la pollution, sensibilisation à la biodiversité.
• Police funéraire, forestière et des bois : surveillance des cimetières, des forêts communales, et des exploitations.
• Police administrative : contrôle des affichages, de la circulation en zone rurale, et application des arrêtés municipaux.

En tant que fonctionnaire assermenté, le garde champêtre détient le pouvoir de verbalisation, ce qui le distingue d’un simple agent de surveillance.

Quelle est la différence entre garde champêtre et garde particulier ?

La confusion est fréquente, mais ces deux statuts ne relèvent pas du même cadre juridique ni des mêmes missions. Le garde champêtre est un fonctionnaire territorial, recruté par une collectivité. Il possède une qualification d’agent de police judiciaire adjoint (APJA), ce qui lui permet de dresser procès-verbal et d’agir dans le cadre légal d’un service public.

Le garde particulier, quant à lui, est une personne désignée par un particulier ou une association (comme une ACCA) pour surveiller un territoire privé ou associatif. Il peut être garde-chasse particulier, garde-pêche, garde forestier ou garde des bois, mais il ne bénéficie pas du même statut que le garde champêtre.

Le garde particulier est assermenté par le préfet, et ses missions sont plus restreintes. Il n’est pas fonctionnaire mais prestataire de surveillance ou bénévole dans certains cas.

Comment devenir garde champêtre ?

Pour accéder au métier de garde champêtre, il faut réussir un concours de la fonction publique territoriale. Le concours externe est accessible sans condition de diplôme, ce qui en fait une opportunité ouverte à de nombreux profils, y compris d’anciens militaires ou agents de sécurité.

Conditions requises :

• Être de nationalité française ou ressortissant de l’UE
• Avoir au moins 18 ans
• Jouir de ses droits civiques
• Être apte médicalement à exercer la fonction
• Ne pas avoir de mention incompatible au bulletin n°2 du casier judiciaire

Il existe deux types de concours :

• Concours externe : pour les non-fonctionnaires
• Concours interne : pour les agents territoriaux en reconversion

Le concours est organisé par les centres de gestion (CDG) de la fonction publique territoriale.

Épreuves du concours :

• QCM de pré-admissibilité (culture générale, droit, mathématiques)
• Épreuve écrite (rapport ou cas pratique)
• Épreuve orale d’entretien avec un jury (aptitude, motivation, connaissance des missions)

Une fois le concours réussi, le candidat est inscrit sur une liste d’aptitude, puis doit postuler auprès d’une commune ou intercommunalité.

Quelle formation suit un garde champêtre ?

Après recrutement, le garde champêtre suit une formation initiale d’application assurée par le CNFPT (Centre National de la Fonction Publique Territoriale). Cette formation comprend :

• Droit pénal, droit rural, code de l’environnement
• Techniques d’intervention, rédaction de procès-verbaux
• Réglementation de la chasse, de la pêche, de la forêt
• Communication avec les administrés, gestion des conflits

Cette formation est obligatoire pour être titularisé. Elle peut être complétée par des modules de spécialisation, notamment en lien avec la police de la chasse ou la police forestière.

Quel est le salaire d’un garde champêtre ?

Le salaire d’un garde champêtre dépend de son échelon, de son ancienneté et de la collectivité employeuse. En tant que fonctionnaire de catégorie C, il perçoit une rémunération basée sur une grille indiciaire.

Rémunération indiciaire (2025) :

• Début de carrière : environ 1 800 € brut mensuel
• Milieu de carrière : entre 2 100 € et 2 400 € brut
• Fin de carrière : jusqu’à 2 600 € à 2 800 € brut, voire plus avec les primes

À cela s’ajoutent :

• Indemnité de sujétion spéciale
• Indemnité de résidence
• Primes communales ou intercommunales

Les gardes champêtres peuvent également percevoir une indemnité d’astreinte s’ils interviennent le soir, la nuit ou le week-end.

Où exerce le garde champêtre ?

Le territoire d’exercice d’un garde champêtre est celui de la commune ou des communes qui l’emploient. Il peut s’agir de petites communes rurales, de villages de montagne, de zones forestières, ou de territoires agricoles.

Il peut travailler seul ou en binôme, parfois armé (avec autorisation préfectorale), souvent en uniforme, et parfois équipé d’un véhicule de service. Il agit essentiellement en milieu rural, là où la gendarmerie ne peut pas assurer une présence constante.

Le garde champêtre est aussi un interlocuteur privilégié des chasseurs, des agriculteurs, des pêcheurs, mais aussi des promeneurs et habitants du secteur. Il fait le lien entre les administrés, les élus, les services de sécurité et les associations cynégétiques.

Pourquoi le rôle du garde champêtre est-il important pour la chasse ?

Le garde champêtre joue un rôle essentiel dans la régulation de la chasse, notamment en :

• Veillant au respect des périodes de chasse
• Contrôlant les permis de chasse et validations
• Vérifiant les règles sur le transport des armes
• Signalant les infractions cynégétiques
• Intervenant en cas de conflit d’usage sur les territoires (promeneurs vs chasseurs)

Son action s’inscrit en complémentarité avec celle des gardes particuliers, des agents de l’OFB ou des fédérations départementales de chasse. Il est parfois l’unique relais de l’autorité cynégétique sur le terrain, surtout dans les zones reculées ou forestières.

Comment postuler à un emploi de garde champêtre ?

Après avoir obtenu le concours, le candidat doit consulter les offres d’emploi sur les sites suivants :

• Emploi Territorial (www.emploi-territorial.fr)
• Centres de gestion (CDG) régionaux
• Sites des mairies rurales ou communautés de communes
• Pôle Emploi, parfois

Il est également conseillé d’envoyer des candidatures spontanées auprès des communes rurales souhaitant renforcer leur surveillance environnementale et leur police locale.

La mobilité est un atout : certaines zones rurales manquent de candidats qualifiés et sont prêtes à recruter dès publication d’un poste.

Quels sont les débouchés et évolutions possibles ?

Après quelques années, un garde champêtre peut :

• Devenir chef de service de police rurale
• Évoluer vers des fonctions de policier municipal
• Rejoindre une brigade verte, un syndicat intercommunal
• Se spécialiser en police de l’environnement
• Réussir le concours interne de catégorie B

Certains choisissent aussi de devenir formateurs CNFPT, ou de s’orienter vers des missions dans les réserves naturelles, parcs régionaux, ou zones Natura 2000.