Sur le terrain, le chien de chasse évolue dans un environnement exigeant. Ronces, sols irréguliers, eaux froides, barbelés, chocs, épillets, sangliers, obstacles invisibles : chaque sortie comporte son lot de risques. Pourtant, la plupart des blessures observées chez les chiens de chasse pourraient être évitées grâce à une préparation adaptée, un équipement cohérent et une surveillance rigoureuse. Cet article revient sur les blessures les plus courantes et sur les mesures pratiques permettant de réduire considérablement les accidents.
Les coupures et lacérations : les blessures les plus fréquentes
Les plaies causées par les ronces, branches, pierres ou barbelés sont les plus courantes. Elles touchent souvent le ventre, les flancs, les oreilles et les pattes. Certains chiens, notamment les leveurs et les courants, traversent les fourrés à pleine vitesse sans percevoir le danger.
Pourquoi ces blessures surviennent
- Franchissement brutal d’un obstacle caché.
- Pénétration dans un roncier épais.
- Périphérie de cultures ou de clôtures non visibles.
- Sol rocailleux ou terrain abrasif.
Comment les éviter
- Gilet de protection solide et adapté au gabarit du chien.
- Inspection systématique après chaque sortie.
- Coupe des poils sous les aisselles et entre les doigts pour repérer les plaies.
- Éviter les zones à fort risque en début de saison, surtout pour les jeunes chiens.
Les gilets modernes protègent des éraflures mais aussi des lacérations profondes, particulièrement fréquentes dans les battues au sanglier.
Les blessures aux coussinets : l’usure invisible
Les coussinets sont les premiers outils du chien de chasse. Mais ils sont aussi les plus exposés. Sols gelés, pierres, terrains secs ou abrasifs peuvent provoquer :
- fissures ;
- brûlures ;
- abrasions sévères ;
- arrachements partiels.
Prévention indispensable
- Application de produits tannants plusieurs semaines avant la saison.
- Inspection après chaque sortie.
- Chaussures de protection sur terrains difficiles, surtout en montagne.
- Éviter les sorties prolongées sur sols gelés ou caillouteux en début d’entraînement.
Un coussinet abîmé peut mettre un chien au repos pendant plusieurs jours et compromettre les premières semaines de la saison.
Entorses et douleurs articulaires : les blessures de l’intensité
Les chiens de chasse sollicitent fortement leurs articulations. Un saut mal réceptionné, un trou invisible, un changement de direction brutal ou un sol glissant suffisent à provoquer :
- entorses ;
- tendinites ;
- déchirures musculaires ;
- luxations.
Ces blessures surviennent surtout :
- chez les chiens jeunes qui manquent de coordination ;
- en début de saison lorsqu’ils ne sont pas encore préparés physiquement ;
- en terrain accidenté ou boueux.
Prévenir les blessures articulaires
- Préparation physique progressive sur 4 à 6 semaines.
- Sorties courtes mais régulières avant l’ouverture.
- Échauffement de 5 à 10 minutes avant l’effort réel.
- Attention accrue en période de gel : les glissades sont fréquentes.
Un chien bien préparé chute moins, s’échauffe mieux et limite les torsions.
Épillets et corps étrangers : le danger silencieux
L’épillet est une menace discrète mais redoutable. Il peut s’infiltrer dans :
- les oreilles ;
- les narines ;
- les yeux ;
- les coussinets ;
- la peau (où il migre sous les tissus).
Ces blessures ne sont pas spectaculaires, mais elles dégénèrent rapidement en infections, abcès et troubles respiratoires.
Comment limiter le risque
- Inspection minutieuse après chaque sortie.
- Coupe régulière des poils entre les doigts.
- Nettoyage des oreilles, surtout chez les races à oreilles tombantes.
- Éviter les friches sèches en été et début d’automne.
C’est l’une des premières causes de consultations chez les chiens de chasse en période estivale.
Coupures profondes, perforations et morsures : le risque lié au sanglier
En battue, le chien se retrouve parfois à quelques mètres d’un sanglier, voire au contact direct. Les morsures et perforations peuvent être très graves, notamment au thorax et à l’abdomen.
Prévenir ces accidents
- Utilisation d’un gilet anti-perforation de bonne qualité.
- Renforcement musculaire du chien pour améliorer sa réactivité.
- Surveillance GPS pour éviter qu’un chien ne se retrouve isolé face au gibier.
- Ne jamais faire travailler un chien inexpérimenté dans une zone à forte densité de sangliers sans encadrement.
Même un bon chien peut être surpris sur un mauvais terrain.
Les inflammations des yeux : sous-estimées mais fréquentes
Branches, poussières, vent, herbes sèches : les yeux du chien sont exposés en permanence.
Les irritations peuvent évoluer en conjonctivites ou ulcérations cornéennes.
Prévention
- Inspection des yeux après chaque sortie.
- Rinçage avec un sérum physiologique en cas de rougeur.
- Éviter les zones denses en herbes hautes pour les chiens très rapides.
Certaines races à yeux saillants (spaniels, setters) y sont plus sensibles.
Les blessures liées à l’eau froide : chute thermique et infections
La chasse au gibier d’eau expose le chien à des immersions répétées dans une eau froide. Cela provoque :
- hypothermie ;
- douleurs musculaires ;
- irritations cutanées ;
- otites dues à l’humidité.
Réduire les risques
- Serviette sèche pour le réchauffer entre les rapports.
- Manteau néoprène pour conserver la chaleur.
- Nettoyage et séchage systématiques des oreilles.
Les jeunes chiens ressentent davantage le froid que les chiens aguerris.
Les accidents de transport : un danger souvent ignoré
De nombreux chiens se blessent hors de la chasse, dans le coffre d’un véhicule mal équipé :
- glissades ;
- chocs contre les parois métalliques ;
- pattes coincées sous une grille ;
- coupures sur des cages usées.
Prévention simple
- tapis antidérapant ;
- caisse adaptée à la taille du chien ;
- ventilation correcte ;
- nettoyage régulier pour éviter les résidus coupants.
C’est une mesure de sécurité encore trop négligée.
Comment limiter les blessures tout au long de la saison
La prévention repose sur trois piliers :
1. La préparation physique
Elle doit commencer plusieurs semaines avant la saison.
2. Le bon équipement
Gilet de protection, collier GPS, manteau néoprène, trousse de secours.
3. L’inspection systématique
Après chaque sortie :
- pattes ;
- coussinets ;
- oreilles ;
- yeux ;
- ventre ;
- flancs.
C’est souvent lors de cette inspection que l’on détecte les blessures « invisibles ».









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