Deux cas de peste porcine africaine (PPA) viennent d’être confirmés à Bellaterra, au nord de Barcelone, sur des cadavres de sangliers retrouvés le 26 novembre 2025. L’information, relayée par la Plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA), met le monde cynégétique en alerte : les deux carcasses étaient situées à seulement 94 kilomètres de la frontière française, à proximité du campus de l’Université autonome de Barcelone.
Retour de la PPA en Espagne, 94 km de la France
Il s’agit de la première détection du virus en Espagne depuis 1994, après plus de trente ans d’absence. Les services vétérinaires espagnols ont immédiatement déployé toutes les mesures de gestion : délimitation d’une zone infectée, recherche active et élimination sous contrôle officiel des carcasses, interdiction de la chasse dans le secteur (pour éviter la dispersion des sangliers), restriction des activités de nature non essentielles, renforcement de la biosécurité dans les élevages porcins, et multiplication des contrôles officiels.
Un risque qui se rapproche, l’ANCGC en vigilance maximale
Pour la communauté cynégétique française et le président de l’ANCGG (Association Nationale des Chasseurs de Grand Gibier), cette annonce est une véritable sonnette d’alarme. L’association et son président insistent : la proximité géographique du foyer espagnol (moins de 100 km de la frontière) doit inciter à une vigilance extrême, car les précédents les plus proches avaient été signalés à 70 km (Allemagne) et 55 km (Italie) des frontières françaises en 2025
Un virus redoutable, des conséquences majeures
La PPA, classée par l’OMSA comme première source de mortalité porcine au monde, est une maladie virale extrêmement contagieuse, sans vaccin ni traitement. À ce jour, on compte 24 génotypes différents, mais seuls deux (I et II) ont été identifiés hors d’Afrique. Le génotype II, responsable de la grande épizootie partie de Géorgie en 2007, sévit désormais de la Russie à l’Asie, en passant par l’Europe et même les Caraïbes
Le rôle clé des chasseurs dans la biosécurité
Le communiqué de la Plateforme ESA rappelle que la biosécurité et la vigilance sont les seuls remparts efficaces contre la propagation de la PPA. Les chasseurs, en première ligne, sont appelés à redoubler d’attention lors de leurs sorties, à signaler toute découverte de cadavres de sangliers ou de porcs, et à appliquer strictement les consignes sanitaires pour éviter tout risque d’introduction du virus sur le territoire national.
Rappel : l’exemple belge, une alerte à ne jamais oublier
L’épisode survenu en Belgique en 2018 reste l’un des avertissements les plus sérieux pour l’ensemble du monde cynégétique européen. En quelques jours, la découverte de plusieurs sangliers morts infectés par la peste porcine africaine dans la province du Luxembourg avait entraîné la mise en place d’une zone infectée de plus de 600 km², l’interdiction totale de la chasse, la fermeture de forêts entières au public, et la mise sous contrôle strict de tous les élevages porcins environnants. Les autorités belges avaient dû procéder à des abattages sanitaires massifs, mené un suivi permanent des cadavres, et imposer une biosécurité sans précédent. Pour les chasseurs, cet épisode a rappelé que la circulation du virus dans la faune sauvage peut paralyser une région entière, suspendre toutes les activités cynégétiques et provoquer un choc durable pour la gestion du sanglier
Vigilance des chasseurs
Face à cette nouvelle alerte venue d’Espagne, l’ANCGG et son président appellent tous les acteurs du monde rural, et en particulier les chasseurs, à la plus grande mobilisation. Seule une action collective, rigoureuse et coordonnée, permettra de préserver la filière porcine française d’une catastrophe sanitaire.












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