Cinq ans après le drame de Calvignac qui avait vu la mort du jeune Morgan Kean par la faute d’un chasseur, certains médias continuent d’entretenir une confusion lourde de conséquences : faire croire que les règles de sécurité seraient insuffisantes alors même que l’accident est dû à leur non-respect. Une lecture biaisée qui occulte le travail considérable des chasseurs et des fédérations, et qui alimente une suspicion collective profondément injuste.
Cinq ans après Calvignac, les faits restent têtus
Le tireur n’a pas respecté les règles de sécurité. Les conclusions de l’enquête l’ont établi clairement. Le tribunal a confirmé la faute individuelle, sanctionnée par une peine de prison avec sursis et une interdiction de chasser à vie. Et pourtant, France 3 Occitanie à l’occasion d’un article sur l’anniversaire de ce terrible drame écrivait le 2 décembre : « À ce moment-là, l’enquête avait montré que les règles de sécurité n’avaient pas été respectées », puis quelques lignes plus loin, « Étonnamment, les règles n’ont pas bougé ». Cette construction rhétorique n’est pas anodine. Elle insinue que si les règles changeaient, d’autres drames seraient évités. Comme si, en démocratie, on devait toujours créer une nouvelle loi lorsqu’une loi existante n’a pas été respectée. On peut respecter le chagrin de la famille. On peut reconnaître la gravité du drame. Mais on doit aussi dire la vérité : on ne corrige jamais un manquement individuel en empilant des réglementations collectives.
La sécurité repose avant tout sur la responsabilité du chasseur
La réalité, c’est que la sécurité à la chasse repose sur un principe immuable : la responsabilité personnelle. Un tireur qui transgresse une règle fondamentale commet une faute grave. Ce n’est pas « la chasse » qui tue. Ce ne sont pas « les règles » qui manquent. C’est un individu qui s’est affranchi des règles que tous les autres respectent. Et c’est précisément ce que l’article passe sous silence : vouloir faire croire que la solution serait d’ajouter des contraintes, alors que la seule solution durable, c’est la formation, la discipline, la rigueur sur le terrain et la sanction des manquements. Ces trois piliers, les fédérations de chasse les appliquent depuis des années.
Les chasseurs n’ont pas attendu des lois pour agir
Contrairement au récit généraliste, les FDC n’ont pas attendu que l’État légifère. Dans le Lot, la fédération a renforcé les formations, revu l’encadrement, multiplié les rappels pour les directeurs de battue, et réorganisé les relations avec les propriétaires privés.
Le président Michel Bouscary le dit clairement : « On ne peut pas rester sans rien faire. On a souhaité reformer nos directeurs de battues et nos présidents, 2.500 personnes, aux règles de sécurité lors des battues. C’est une obligation pour organiser une battue. Et le but c’est de tendre vers le zéro accident de chasse ». Voilà la réalité du terrain : une formation constante, un travail colossal, une démarche proactive. Voilà ce que les médias ne montrent presque jamais.
Les chasseurs pointés du doigt
Et pourtant, l’article tombe dans le travers habituel : la tentation de faire peser un drame individuel sur toute une communauté.
On pointe « les chasseurs », alors que toutes les victimes d’accidents mortels la saison dernière étaient… des chasseurs. On parle d’un risque pour le public, alors que 99 % des accidents touchent les acteurs de la chasse eux-mêmes. On laisse entendre que la chasse serait dangereuse par essence, tout en passant sous silence que les accidents sont historiquement à leur plus bas niveau. C’est une vision idéologique, pas un raisonnement factuel.
La sécurité à la chasse progressera parce que les chasseurs progressent
La vérité, c’est que la sécurité ne progresse pas par la stigmatisation, mais par le travail de fond. Les fédérations forment, structurent, encadrent, suivent, sanctionnent quand c’est nécessaire. Elles ont une connaissance du terrain, des territoires, des équipes et des pratiques que l’État lui-même n’a pas. Elles améliorent la sécurité non pas pour échapper à une pression médiatique, mais parce que les chasseurs eux-mêmes sont les premiers concernés. Parce qu’ils tiennent à leurs camarades. Parce qu’ils veulent continuer à pratiquer une chasse responsable, disciplinée et respectueuse. Alors oui, le drame de Calvignac doit rester dans les mémoires.
Mais il doit rester ce qu’il est : la faute tragique d’un homme. Pas un prétexte pour caricaturer un million de chasseurs, pour demander l’impossible, ou pour faire croire que l’absence de nouvelles lois serait une forme d’immobilisme. La sécurité à la chasse progressera encore parce que les chasseurs progressent. Et cela, aucun titre alarmiste ne pourra l’effacer.












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