Grippe aviaire : Un chasseur du Gard détecte un renard infecté

Dans le Gard, c’est encore un chasseur qui a donné l’alerte sanitaire. Un renard atteint par l’influenza aviaire hautement pathogène (H5N1) a été découvert à Saint-Gilles. Un cas inédit pour le département, et une preuve supplémentaire du rôle central des chasseurs dans la surveillance sanitaire de la faune sauvage.

Un cas détecté grâce au réseau SAGIR

Selon la préfecture du Gard, l’animal « présentait des signes neurologiques » lorsqu’il a été repéré par un chasseur « dans le cadre du dispositif national SAGIR », le système de veille sanitaire copiloté par l’OFB et la Fédération nationale des chasseurs. Un rappel très clair : sans les chasseurs, aucune détection précoce ne serait possible. Pour les autorités, ce renard contaminé constitue « un signal fort sur la circulation du virus de la grippe aviaire en France ».

Une circulation désormais nationale

Dans son communiqué, la préfecture souligne que ce cas « confirme ceux déjà détectés dans trois autres départements : une loutre dans les Landes, et des renards dans l’Aube et la Marne ». Depuis plusieurs années, les virus influenza aviaires circulent « principalement chez les oiseaux sauvages et les volailles domestiques ». La contamination de mammifères n’est plus exceptionnelle.

Des centaines de milliers de mammifères touchés dans le monde

Depuis 2021, « des centaines de milliers de mammifères, appartenant à plus de 70 espèces différentes, terrestres ou marines, sauvages ou domestiques, ont été retrouvés infectés dans le monde ». Un constat inquiétant lié à la diffusion massive du H5N1 dans l’avifaune. Santé publique France, l’Anses et l’Institut Pasteur ont évalué le risque sanitaire. Verdict : un risque « faible » pour la population générale, et « faible à modéré » pour les personnes les plus exposées, notamment les travailleurs de la filière avicole.

Leur rapport rappelle que « l’intensité et l’étendue géographique de la circulation de ces virus dans l’avifaune sauvage, les infections fréquentes chez de nombreuses espèces de mammifères, en particulier les ruminants laitiers aux États-Unis, constituent des facteurs de risque d’émergence d’un nouveau virus grippal mieux adapté à l’être humain ». À ce jour, « 129 cas humains de H5N1 ont été signalés dans le monde ». Aucune transmission interhumaine n’a toutefois été observée.

Un contexte national extrêmement tendu

Depuis le 22 octobre 2025, tout le territoire métropolitain est en niveau de risque épizootique élevé. Au 4 décembre, la France comptait 89 foyers en élevages commerciaux, 9 foyers en basses-cours ou oiseaux captifs non commerciaux. Un niveau de pression inédit pour les exploitations, où le risque de contamination reste élevé.

Chasseurs : sentinelles de la nature

Ce nouvel épisode sanitaire rappelle une réalité que personne ne peut nier : sans les chasseurs, la veille sanitaire serait beaucoup moins efficace. Chaque année, ils remontent des milliers d’observations via le réseau SAGIR. Renards, oiseaux, mustélidés, cervidés : ce sont les chasseurs qui parcourent le terrain, identifient les comportements anormaux et déclenchent les analyses vétérinaires. Ils sont les premiers à voir, les premiers à signaler, les premiers à agir. Une fois encore, ce renard contaminé dans le Gard a été détecté grâce à eux. Et c’est tout le système sanitaire national qui en bénéficie.

Que faire si l’on trouve un animal malade ou mort ?

Les autorités sont claires : « En cas de découverte d’un animal malade ou mort, ne pas le toucher et prévenir la mairie, l’OFB et la fédération départementale des chasseurs ». Une consigne simple, mais essentielle pour contenir la propagation du H5N1.

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