En France, la chasse est une tradition bien ancrée, et les chiens de chasse en sont les partenaires privilégiés. Mais face à la diversité des races de chiens, comment s’y retrouver ? Beagle, braque allemand, setter anglais, épagneul breton, fox terrier, basset hound ou encore springer spaniel, chaque race a ses spécificités. Voici un guide complet pour comprendre les types de chiens utilisés pour la chasse, leurs aptitudes, et vous aider à choisir le compagnon idéal selon votre type de chasse.
Quels sont les principaux types de chiens de chasse ?
Il existe cinq grands types de chiens de chasse :
- Les chiens d’arrêt : comme le braque allemand, le setter anglais, ou l’épagneul breton, ils localisent le gibier à plume et marquent l’arrêt permettant au chasseur de tirer. Leur instinct d’arrêt est inné et leur capacité d’apprentissage excellente.
- Les chiens courants : comme le bruno du Jura, le griffon vendéen, le basset bleu de Gascogne ou encore le beagle, ils suivrent le gibier à poil à la voie, souvent en meute. Parfaits pour la chasse au sanglier, au lièvre, ou au chevreuil.
- Les chiens de recherche au sang : tels que le teckel, le chien de rouge, ou l’ours de carélie. ils retrouvent un gibier blessé grâce à leur flair exceptionnel.
- Les leveurs de gibier : comme le springer spaniel ou le cocker spaniel anglais, ces chiens dynamiques font décoller les oiseaux sans s’arrêter, excellents pour les terrains humides et les étangs.
- Les terriers : comme le fox terrier ou le jack russell, ils sont excellents aux terriers (blaireaux, renards)
- Comment choisir un chien de chasse ?
Choisir un chien de chasse ne se résume pas à une question d’esthétique. Il faut prendre en compte :
- Le type de chasse pratiqué : battue au grand gibier, chasse à la bécasse, gibier d’eau ou petit gibier en plaine.
- Votre expérience en dressage : certaines races comme le braque allemand ou l’épagneul breton sont plus faciles à dresser que d’autres plus indépendantes.
- Le terrain : plat, accidenté, humide, boisé… chaque race de chien a ses préférences.
- Votre mode de vie : un chien courant ou un labrador retriever demande de l’espace et du temps. Si vous vivez en appartement ou en maison sans jardin, certaines races seront inadaptées.
- Le comportement recherché : certains chiens sont calmes et affectueux, d’autres plus vifs, voire têtus.
Il est essentiel de vous rapprocher d’un éleveur professionnel, capable de vous conseiller sur la lignée, le tempérament et les aptitudes du chiot.
Les meilleures races pour le petit gibier
Pour la chasse au petit gibier, on privilégiera des chiens agiles, de petite taille et dotés d’un bon flair. Voici les plus populaires :
- Beagle : joyeux, sociable, excellent chien courant pour le lapin ou le lièvre.
- Teckel à poil dur : compact, courageux, il peut aussi s’illustrer dans la recherche au sang.
- Cocker spaniel anglais : très apprécié pour son énergie et sa capacité à lever les oiseaux dans le maquis et la ronce.
- Braque français : moins connu que son cousin allemand, il est pourtant très performant sur le gibier à plume.
- Springer spaniel : spécialisé dans les milieux humides, c’est un leveur de gibier hors pair.
- Basset hound : son flair puissant compense sa lenteur. Très bon lorsque la voie est mauvaise pour les autres chiens.
Les meilleurs chiens pour le grand gibier
La chasse au grand gibier (sanglier, chevreuil, cerf) demande des chiens robustes, endurants, et courageux. Parmi les plus adaptés :
- Drahthaar) : courageux,aussi bon pour lever les grands animaux, une bécasse et même pour une recherche au sang.
- Griffon vendéen : spécialiste des longues traques.
- Bruno du Jura : redoutable en meute sur le sanglier.
- Beagle : malgré sa taille, il est utilisé pour le grand gibier en meute compacte.
Quelles sont les races de chiens de chasse les plus populaires en France ?
La France est riche de traditions cynégétiques. Les races les plus populaires chez les chiens de chasse sont :
- Épagneul breton : rustique, obéissant, idéal pour le petit gibier.
- Beagle : familial, sociable, redoutable en meute.
- Braque français : élégant, performant, équilibré.
- Golden retriever : affectueux, très apprécié pour la recherche au sang et le rapport.
- Labrador : très complet, calme, et facile à dresser.
- Fox terrier : toujours actif, utile pour débusquer et fouiller.
- Cocker anglais : idéal pour le bois, très joueur et docile.
- Basset bleu de Gascogne : spécialiste du lièvre et du chevreuil, utilisé en meute.
Quel chien pour un chasseur débutant ?
Un chasseur débutant devrait opter pour une race facile à dresser, équilibrée, sociable et obéissante. Voici quelques suggestions :
- Épagneul breton : robuste, docile, facile à éduquer.
- Labrador retriever : calme, aimant, très réactif à l’apprentissage.
- Springer spaniel : joueur, proche de son maître, très polyvalent.
- Beagle : attention à sa tendance à fuguer, mais très adapté aux petites chasses.
Évitez les races trop indépendantes ou nécessitant une expérience requise en dressage importante.
Peut-on chasser avec un chien de compagnie ?
Oui, à condition que le chien ait les aptitudes naturelles, une éducation adaptée, et qu’il soit bien sociabilisé. Certaines races comme le golden retriever, le labrador, ou le cocker spaniel font d’excellents chiens de compagnie et de très bons chasseurs.
Comment dresser un chien de chasse au rapport ?
Le rapport est l’une des compétences les plus valorisées chez un chien de chasse, notamment pour le gibier à plume ou le poil. Apprendre à son compagnon à rapporter de manière rigoureuse, sans abîmer le gibier, demande du temps, de la patience et une méthode adaptée. Voici comment procéder pour dresser un chien de chasse au rapport, étape par étape.
1. Commencer tôt, mais sans brûler les étapes
Le dressage au rapport commence dès le plus jeune âge, mais il ne faut pas précipiter les choses. Avant 6 mois, le chiot doit avant tout apprendre les bases : le rappel, la marche en laisse, la socialisation, et le respect du maître. Le jeu est un excellent moyen d’introduire le rapport : on lance une balle ou un jouet léger, en encourageant le chiot à revenir vers soi. C’est à ce moment-là qu’on établit une relation de confiance.
2. Le rapport à la main : fondement du dressage
Une fois les bases assimilées, on peut débuter le véritable apprentissage du rapport, d’abord dans un environnement calme. Le chien doit apprendre à rapporter à la main, c’est-à-dire à revenir vers le maître et lui remettre l’objet (ou le gibier) en gueule sans le lâcher prématurément. Pour cela, on utilise un dummy (boudin en toile), parfois enduit d’odeurs de gibier. L’ordre “apporte” ou “rapporte” est donné au lancement, suivi d’un “donne” clair au retour.
Il est crucial que le chien ne mâchouille pas l’objet : cela pourrait abîmer le gibier lors des vraies sorties. Si cela arrive, il faut revenir à une position statique et travailler la tenue en gueule sans mouvement.
3. Le conditionnement progressif au gibier
Quand le rapport est bien acquis sur un objet neutre, on peut passer à des formes plus réalistes : ailes d’oiseaux, pigeons morts, voire petit gibier congelé. L’odeur et le poids changent, et le chien doit s’y habituer. C’est une phase déterminante, car certains chiens hésitent au contact du gibier mort. Il faut toujours associer cette étape à quelque chose de positif : caresses, félicitations, ou récompense.
4. Travailler en situation réelle
Le rapport en terrain découvert est la dernière étape. Le chien doit rapporter un gibier tiré dans un champ, une haie ou un marais, parfois à vue, parfois après une recherche. L’entraînement en terrain naturel avec des tirs simulés (lancer de gibier mort) est idéal avant les premières sorties de chasse. Certains dresseurs utilisent des lance-dummy ou intègrent les jeunes chiens dans des battues pédagogiques.
5. La régularité et la cohérence : clés de la réussite
Un chien rapporteur efficace est le fruit d’un travail patient, progressif et surtout régulier. Il est important de ne jamais gronder un chien qui revient vers vous, même s’il a lâché ou mâchonné. La confiance entre maître et chien est primordiale. Le dressage doit rester ludique, motivant, et se faire sur de courtes séances, pour éviter toute lassitude.
Quelle est la réglementation pour posséder un chien de chasse ?
Posséder un chien de chasse n’exige pas de permis spécifique, mais certaines obligations s’imposent :
- Identification par puce ou tatouage
- Vaccinations à jour
- Respect des règles de divagation
- Assurance responsabilité civile conseillée
- Déclaration en mairie si plus de 9 chiens détenus
Pour les éleveurs, des règles strictes encadrent l’élevage canin : certificat de capacité, installations conformes, suivi sanitaire, et affiliation à la Société Centrale Canine.
Quel entretien pour un chien de chasse ?
Un chien de chasse demande un entretien régulier :
- Vérification des coussinets après chaque sortie
- Traitement antiparasitaire (tiques, puces)
- Vérification des oreilles (surtout pour les épagneuls et cockers)
- Bain après les sorties dans les marais ou l’eau stagnante
- Alimentation adaptée à l’activité physique
- Exercice quotidien même hors saison de chasse
Un chien bien entretenu, c’est un compagnon fidèle, plus performant et en meilleure santé.
Un choix de cœur autant que de terrain
Choisir son chien de chasse, c’est un engagement sur plusieurs années. Il ne s’agit pas seulement de trouver le meilleur pour un type de chasse, mais de partager sa passion avec un animal intelligent, courageux, et attachant.
Le bon chien, c’est celui qui vous correspond. Il saura s’adapter, apprendre, et vous offrir de beaux moments de complicité sur le terrain… et à la maison.
Alors, pointer ou courir, flairer ou rapporter, creuser ou lever : à chaque chasseur, son compagnon idéal .
Comment faire son deuil après une longue vie avec son chien de chasse ?
Il n’y a pas de mort ordinaire lorsqu’il s’agit de son chien de chasse. Compagnon d’innombrables levées, suiveur silencieux dans la rosée, regard complice au poste, le chien n’est pas qu’un outil de chasse : il est un partenaire, un ami, un membre de la famille. Alors, quand il s’éteint, c’est tout un pan de notre vie qui s’effondre. Et pour les chasseurs, ce deuil est souvent discret, presque silencieux. Pourtant, il est réel, profond, parfois violent.
Une relation unique, forgée dans le temps et les saisons
Ceux qui n’ont jamais partagé une saison avec un chien de chasse ne peuvent comprendre. Ce n’est pas seulement un animal : c’est une histoire. Le dressage patient du chiot, les premiers coups de feu, la première bécasse rapportée, les froids mordants et les soirs d’automne à le panser. Chaque chien laisse une empreinte unique. Son instinct, son caractère, sa façon de lever le lièvre ou de tenir ferme un sanglier : tout cela crée un lien fort, irremplaçable.
Quand la vieillesse arrive, que les foulées ralentissent, que les yeux blanchissent, on sait que l’inévitable approche. Et pourtant, le vide laissé après la mort d’un chien de chasse est toujours brutal.
Accueillir le chagrin, ne pas le nier
Le premier conseil : ne pas minimiser la douleur. Trop de chasseurs, par pudeur ou habitude, cachent leur peine. Mais pleurer un chien, ce n’est pas une faiblesse. C’est la preuve d’un lien vrai, construit dans le respect, la complicité, parfois le danger. Parlez-en, à votre entourage, à d’autres chasseurs, à ceux qui savent ce que représente une vie passée avec un compagnon de chasse.
Certains choisissent de rendre hommage : une photo dans le chenil, une médaille conservée, une dernière balade sur son territoire préféré. D’autres écrivent, racontent leur histoire. Ces rituels aident à matérialiser le deuil.
Le temps du souvenir et le choix de l’après
Le deuil ne se vit pas de la même façon pour tous. Il peut durer des semaines, des mois. Vient parfois la question difficile : dois-je reprendre un autre chien ? La réponse dépend de chacun. Certains ont besoin d’attendre, de digérer. D’autres ressentent au contraire le besoin de transmettre ce qu’ils ont appris, d’offrir à un nouveau chiot une vie aussi riche que celle du précédent.
Mais il ne faut jamais chercher à remplacer. Chaque chien est unique. Reprendre un compagnon, ce n’est pas oublier, c’est continuer.
Un héritage qui ne meurt pas
Au fond, un chien de chasse ne meurt jamais tout à fait. Il vit dans nos souvenirs, dans nos récits de chasse, dans nos gestes qui portent encore l’empreinte de son apprentissage. Il a transmis, souvent sans mot, une part de nous-même. Faire son deuil, c’est accepter cette perte, mais aussi honorer cette mémoire, et continuer, le cœur un peu plus plein que vide.












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