Le chien de chasse est un athlète. Il court, nage, traverse les ronciers, explore les sous-bois, suit le gibier et affronte des environnements parfois exigeants. Cette vie d’action forge sa robustesse, mais elle l’expose aussi à plusieurs pathologies typiques des chiens de chasse. Certaines sont bénignes si elles sont détectées tôt, d’autres nécessitent une intervention rapide. Cet article analyse les maladies les plus fréquentes chez les chiens de chasse, leurs signes précurseurs, leurs modes de transmission et les mesures de prévention essentielles pour éviter qu’un chien ne soit mis hors de chasse.
Tiques, piroplasmose et maladies vectorielles
Les tiques représentent le risque sanitaire le plus courant chez les chiens de chasse, en particulier dans les zones humides, les sous-bois denses ou les prairies hautes. Parmi les maladies transmises, la piroplasmose reste la plus redoutée.
Piroplasmose : symptômes et urgence vétérinaire
La piroplasmose détruit les globules rouges et peut provoquer une dégradation rapide de l’état général. Les premiers signes sont :
- fatigue inhabituelle ;
- fièvre élevée ;
- urine foncée ;
- perte d’appétit ;
- pâleur des muqueuses.
Sans traitement rapide, la maladie peut être mortelle en moins de 48 heures. Les chiens de chasse y sont particulièrement exposés durant les périodes chaudes et humides ou dans les zones à forte densité de tiques.
Autres maladies vectorielles possibles
- Ehrlichiose : provoque fièvre, douleurs articulaires et troubles sanguins.
- Anaplasmose : symptômes proches de l’ehrlichiose mais souvent plus discrets.
- Maladie de Lyme : boiteries intermittentes, fatigue, fièvre.
Prévention essentielle
Un protocole antiparasitaire strict est indispensable : pipettes, colliers, comprimés, contrôles après chaque sortie et extraction rapide des tiques. Certains chasseurs peignent leurs chiens dès le retour au véhicule pour repérer les tiques fixées.
Épillets : un danger saisonnier encore sous-estimé
Les épillets, petits épis végétaux secs, se glissent sous la peau, dans les oreilles ou entre les doigts. Chez les chiens de chasse, ils peuvent provoquer :
- otites aiguës ;
- abcès douloureux ;
- boiteries ;
- troubles respiratoires s’ils remontent dans les narines.
Le danger est maximal en été et en début d’automne, dans les champs, les friches et les lisières.
Prévention
Inspection systématique après chaque sortie, surtout :
- entre les doigts ;
- dans les oreilles ;
- sous les aisselles ;
- au niveau de la queue et du ventre.
Un chien qui secoue la tête après une sortie peut être porteur d’un épillet dans l’oreille : extraction vétérinaire obligatoire.
Maladies digestives et troubles liés à l’effort
Le chien de chasse peut être exposé à des pathologies liées à l’effort, à l’excitation ou à l’alimentation mal adaptée.
Le syndrome de dilatation-torsion de l’estomac
Une urgence vitale. Plus fréquent chez les races profondes (braques, chiens courants, griffons), il survient après un effort violent ou une prise alimentaire trop rapprochée d’une sortie. Symptômes :
- ventre tendu ;
- agitation ;
- tentatives de vomissements improductives.
Le chien doit être conduit immédiatement chez un vétérinaire.
Gastro-entérites et intoxications
Les chiens de chasse explorent et ingèrent parfois :
- charognes ;
- eaux stagnantes contaminées ;
- végétaux irritants ;
- appâts empoisonnés.
Les diarrhées chroniques ou les vomissements répétés nécessitent une consultation.
Pathologies articulaires et musculaires
Les chiens actifs sont exposés à une usure articulaire prématurée, surtout s’ils évoluent sur terrains accidentés.
Dysplasie de la hanche ou du coude
Particulièrement fréquente dans :
- les chiens courants lourds ;
- les chiens d’arrêt ;
- les retrievers utilisés au rapport du gibier d’eau.
La maladie limite les performances et provoque une douleur chronique.
Entorses, déchirures musculaires et tendinites
L’enthousiasme du chien de chasse le pousse souvent au-delà de ses limites, surtout en début de saison. La prévention passe par un échauffement progressif et une montée en intensité sur plusieurs semaines.
Otites : l’ennemi invisible des chiens dans les ronciers
Les chiens aux oreilles tombantes, comme les épagneuls, setters ou bassets, sont particulièrement touchés. L’humidité, les épillets, les chocs ou la boue favorisent les infections.
Signes révélateurs
- secousses de tête répétées ;
- mauvaise odeur ;
- rougeur du conduit ;
- douleur au toucher.
Après une sortie en milieu humide, un nettoyage doux est recommandé.
Pathologies respiratoires
Le chien de chasse évolue dans des environnements poussiéreux, humides ou remplis de particules végétales.
Les affections fréquentes
- toux du chenil (très contagieuse dans les meutes) ;
- irritations des voies respiratoires ;
- bronchites après immersion en eau froide.
Un chien qui tousse plusieurs jours de suite doit être examiné.
Blessures cutanées et infections
Ronces, barbelés, griffures et morsures représentent un risque constant.
Types de blessures courantes
- plaies ouvertes ;
- abcès ;
- dermatoses infectées ;
- irritations sévères dues au frottement des gilets de protection.
Une trousse de secours bien fournie et un nettoyage immédiat des plaies limitent les complications.
Leishmaniose : risque accru dans le sud de la France
Cette maladie parasitaire transmise par les phlébotomes touche de plus en plus de chiens, notamment dans les zones méditerranéennes.
Symptômes
- amaigrissement ;
- chute de poils autour des yeux ;
- fatigue persistante ;
- saignements de nez.
La prévention repose sur des répulsifs spécifiques et la limitation des sorties nocturnes en zones à risque.
Préparer son chien pour la saison : un calendrier sanitaire indispensable
Un chien de chasse en bonne santé doit suivre un suivi rigoureux :
- vermifuge tous les 3 mois ;
- vaccins à jour (toux du chenil incluse) ;
- visite vétérinaire annuelle ;
- antiparasitaires adaptés ;
- contrôle du poids et de la masse musculaire ;
- entretien des coussinets et du pelage.
Un chien bien préparé réduit considérablement les risques de maladie et reste plus performant sur le terrain.









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