Gard : un sanglier percute un père et son fils, l’un évacué par hélicoptère

Saint-Nazaire-des-Gardies, samedi 6 décembre 2025. Ce qui devait être une battue au sanglier ordinaire s’est transformé en intervention d’urgence médicale. Un chasseur de 54 ans et son fils de 30 ans ont été violemment percutés par un sanglier.. Le père a terminé avec une plaie profonde au mollet, le fils a dû être évacué par hélicoptère. Blessé, acculé ou non cet incident ne peut que nous rappeler que le sanglier peut être extrêmement dangereux.

Une charge sortie de nulle part

Les chasseurs évoluaient dans un sous-bois dense, typique des coteaux du Gard, lorsque l’animal est arrivé lancé sans demander garde. L’animal n’était pas blessé mais a dû très certainement se lever dans un épais à quelques mètres de nos chasseurs. Le père est frappé en premier. Renversé, il reçoit un coup violent au mollet, suffisamment puissant pour provoquer une entaille d’environ 15 cm. Le fils, tentant de se repositionner est à son tour projeté par l’animal, touché violemment à la hanche. Ce dernier reste au sol, en hémorragie, incapable de se relever. Les cris de détresse traversent alors la ligne. Les autres chasseurs stoppent la traque, ordonnent l’arrêt immédiat et déclenchent les secours.

L’urgence absolue : garrot, médicalisation et dragon en renfort

Sur place, les équipes du SDIS 30 découvrent deux blessés dont un en urgence vitale potentielle. Le trentenaire présente une hémorragie importante. Les pompiers posent un garrot. La moindre minute compte. Le terrain, accidenté et serré, complique l’évacuation. C’est justement le type de zone où intervient le GRIMP, spécialisé dans les accès difficiles.

Face à la gravité du cas, le médecin décide l’héliportation immédiate. Dragon, l’hélicoptère de la Sécurité civile, est mobilisé. Le père prend la route vers l’hôpital d’Alès. Le fils, lui, part direction Nîmes, au CHU Carémeau, en chirurgie traumatique.

Une battue classique, un scénario exceptionnel

Dans les battues au sanglier, la charge reste un scénario peu fréquent, mais jamais totalement évitable. L’animal peut défendre son axe de fuite, réagir s’il se sent acculé, ou devenir imprévisible s’il est déjà blessé. La masse et l’inertie d’un grand mâle peuvent transformer une simple fuite en collision brutale, sans que les postés aient temps d’épaulement ou de repli. C’est précisément ce qui semble s’être joué ici. Une enquête interne à la battue et une analyse des circonstances suivront, comme à chaque accident.

Une journée sous tension pour la chasse dans le sud

Ce n’est pas le seul incident de la journée pour les services de secours. Plus tôt, dans l’Hérault, un chasseur de 48 ans a été hospitalisé à Béziers après avoir été touché par des plombs. Les gendarmes devront déterminer si un défaut d’angle de tir ou de positionnement est en cause.

Deux accidents en quelques heures, deux profils différents, dans deux contextes distincts. Rien qui ne change les réalités du terrain : la chasse n’est pas une activité risquée mais elle reste une activité impliquant des animaux sauvages dans des biotopes parfois difficiles. Quand nous savons que la saison dernière près de 880 000 sangliers ont été tués en France, cela donne une petite idée du nombre de situation dans lesquels des chasseurs ont été face à des sangliers “compliqués”.

Un autre accident mortel dans le Var

Quelques jours avant l’accident du Gard, un chasseur a été retrouvé mort dans le Var après une battue au sanglier. Parti en recherche seul sur un animal blessé, il aurait été violemment percuté puis laissé au sol, sans possibilité d’appeler de l’aide. Cette succession d’événements rappelle que les charges de sanglier, bien que rares, peuvent avoir des conséquences graves, allant de traumatismes lourds à des décès. Elle souligne également l’importance des dispositifs de sécurité en battue, notamment de ne jamais intervenir isolé sur un animal blessé.