Quels cantons proposent la chasse affermée en Suisse ?

Quels cantons proposent la chasse affermée en Suisse ?

En Suisse, la chasse est régie par deux systèmes : la chasse à patente et la chasse affermée. Seuls certains cantons suisses proposent la chasse affermée, un système dans lequel le droit de chasse est attribué par bail à une société locale. Les cantons de Zurich, Lucerne, Soleure, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Schaffhouse, Saint-Gall, Argovie et Thurgovie appliquent ce modèle. Dans ces régions, le territoire de chasse est divisé en lots concédés pour plusieurs années à des sociétés de chasse qui gèrent la faune localement. Cela permet une régulation ciblée du gibier, une meilleure gestion cynégétique et une relation étroite entre les chasseurs suisses et les autorités communales

Qu’est-ce que la chasse affermée en Suisse ?

La chasse affermée est un système ancien dans lequel le droit de chasse sur une portion de territoire est « affermé », c’est-à-dire loué à une entité collective, généralement une association de chasseurs. Ce mode de gestion repose sur une responsabilité accrue du preneur du bail, qui doit veiller à la préservation des espèces, à l’équilibre écologique, et à la sécurité. Contrairement à la chasse à patente – où chaque chasseur peut chasser sur tout le canton moyennant un droit d’entrée – la chasse affermée suisse confie le pouvoir cynégétique à des entités locales, souvent plus en phase avec les réalités du terrain de chasse

Quelle est la différence entre chasse affermée et chasse à patente ?

La chasse à patente permet à tout citoyen ayant obtenu son permis de chasse suisse de chasser sur l’ensemble du canton, moyennant un droit annuel. Ce système est notamment en vigueur dans les cantons alpins et romands (Vaud, Valais, Berne, Grisons…). À l’inverse, la chasse affermée, présente dans les cantons de plaine du nord-est, repose sur des lots de chasse loués pour une durée déterminée à des associations. Cette dernière offre une plus grande stabilité dans la gestion des populations animales, un meilleur suivi de la régulation du gibier et une implication forte des chasseurs locaux. Il n’est donc pas possible pour un chasseur extérieur d’y pratiquer sans être membre de la société locataire

Comment obtenir un droit de chasse dans un canton affermé ?

Pour pouvoir chasser dans un canton à chasse affermée, il faut adhérer à la société de chasse locale ou répondre à un appel d’offres pour un lot de chasse mis à bail. L’attribution est validée par les autorités communales ou cantonales selon des critères stricts. Il faut également être titulaire du permis de chasse suisse, généralement obtenu après un cours de formation cynégétique, un examen théorique et pratique, et une formation à la sécurité à la chasse. Dans les cantons affermés, les sociétés de chasse imposent souvent des règles internes (quotas, jours de chasse, types de gibier autorisés) à leurs membres. Le prix du bail varie selon le canton, la richesse cynégétique du territoire, et les obligations de régulation

Quels sont les avantages de la chasse affermée ?

La chasse affermée en Suisse présente plusieurs avantages :
– meilleure régulation des espèces chassables,
cohérence écologique sur un même lot de chasse,
responsabilisation des chasseurs,
– contrôle accru des accidents de chasse,
– préservation de la biodiversité
Elle favorise aussi une gestion plus fine des nuisibles, comme le sanglier, et une implication directe dans les actions de protection de la nature. Cette approche est souvent plébiscitée dans les régions agricoles, où le gibier peut causer des dégâts. La relation entre agriculteurs et chasseurs y est généralement plus stable. Enfin, les autorités cantonales ont un interlocuteur unique pour chaque territoire, ce qui facilite la coordination

Quels gibiers sont concernés dans les cantons à chasse affermée ?

Les espèces chassables en Suisse sont globalement les mêmes dans tous les cantons : chevreuils, cerfs, sangliers, renards, blaireaux, lièvres, lapins de garenne, et certaines espèces d’oiseaux migrateurs (canards, grives, pigeons ramiers). Dans les cantons affermés, le plan de chasse est souvent plus détaillé : quotas de tir, périodes spécifiques, interdictions ponctuelles. Cela permet d’adapter la régulation de la faune sauvage aux spécificités locales. Par exemple, dans le canton de Thurgovie, les tirs de renards en été sont limités, tandis qu’à Zurich, des mesures sont prises pour réguler la population de cerfs élaphes. Chaque société adapte aussi ses journées de chasse, souvent limitées à deux ou trois par semaine

Où trouver les règlements cantonaux sur la chasse affermée ?

Chaque canton suisse disposant de la chasse affermée publie ses propres règlements sur son site officiel. On y trouve les conditions de location, les plans de chasse annuels, les quotas autorisés, les règles de sécurité, et les coordonnées des sociétés de chasse. Les principales plateformes pour s’informer sont :
bafu.admin.ch (Office fédéral de l’environnement)
ch.ch (plateforme nationale d’information)
– les sites cantonaux comme ag.ch (Argovie), sg.ch (Saint-Gall) ou zh.ch (Zurich)
Pour rejoindre une société, il est conseillé de contacter la commune concernée ou de consulter les appels d’offres publiés en ligne. Le prix d’un lot de chasse peut varier de 2 000 à plus de 20 000 CHF par an selon sa surface et le gibier présent

La chasse affermée sera-t-elle généralisée ?

Le débat entre chasse affermée et chasse à patente est récurrent en Suisse. Certains cantons envisagent des réformes, notamment face aux nouveaux enjeux : retour du loup, sureffectif de sangliers, pression des zones périurbaines, ou revendications écologistes. Le modèle affermé est parfois jugé plus rigide, mais plus adapté à une gestion locale durable. D’autres voix soutiennent que la chasse à patente favorise la formation continue, la transparence, et l’intégration de nouveaux chasseurs. Aujourd’hui, aucun projet de généralisation n’est porté par la Confédération, car la compétence reste cantonale. Cependant, la diversité des pratiques cynégétiques reste un trait distinctif de la Suisse, et la chasse affermée conserve ses défenseurs

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Rédacteur en chef, SoChasse

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