En France, l’examen du permis de chasser attire chaque année des milliers de nouveaux candidats venus d’horizons très différents. Certains ont grandi dans une famille de chasseurs, d’autres découvrent cette pratique à l’âge adulte, souvent en ville. Qui sont ces nouveaux chasseurs ? Combien de personnes passent le permis chaque année ? Quels sont les taux de réussite selon les départements ? Où le permis est-il le plus passé ? Quelles sont les initiatives qui favorisent le recrutement, notamment chez les jeunes et les femmes ? Pourquoi décident-ils, très concrètement, de franchir le pas ? Nous vous donnons ici quelques réponses.
Près de 30 000 candidats chaque année
Chaque année, entre 27 000 et 30 000 personnes passent le permis de chasser en France. L’examen, organisé par l’Office français de la biodiversité (OFB), reste un passage obligé pour toute personne souhaitant pratiquer la chasse légalement. Le taux de réussite national avoisine les 72 %, mais certains départements affichent des performances nettement supérieures grâce à une formation mieux structurée et à des dispositifs locaux attractifs.
L’Île-de-France, premier pôle national du permis de chasser
Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas dans les territoires ruraux que l’on passe le plus de permis chaque année, mais en Île-de-France. La Fédération interdépartementale des chasseurs d’Île-de-France, basée à Paris, est le plus gros centre de formation au permis de chasser du pays, avec plus de 1 000 candidats par an.
Ce succès repose sur plusieurs facteurs :
• Formations accélérées, qui permettent de préparer l’examen en quelques jours.
• Sessions organisées le week-end, attractives pour les actifs urbains.
• Une communication efficace pour attirer des profils non issus du monde de la chasse.
Cette tendance illustre une mutation profonde : la chasse ne recrute plus seulement dans les campagnes, mais aussi dans les grandes métropoles.
Les départements les plus dynamiques
• Île-de-France (Paris) : plus de 1 000 candidats par an, grâce aux formations intensives.
• Gironde, Haute-Vienne, Corrèze : départements historiquement attractifs, qui proposent des offres comme le permis à 0 €.
• Rhône, Ain, Isère, Saône-et-Loire : montée en puissance avec des candidats urbains venus découvrir la chasse de nature.
Un taux de réussite en hausse dans de nombreux départements
La moyenne nationale est de 72 %, mais certaines fédérations affichent des taux record :
• Rhône : 85 % de réussite en octobre 2025 grâce à des formations complémentaires adaptées aux néophytes.
• Indre : autour de 75 %, notamment grâce à la chasse accompagnée.
• Île-de-France : environ 78 % de réussite, avec un grand nombre de profils urbains.
Une féminisation et un rajeunissement marqués
Le profil des candidats a changé.
• 57 % des candidats ont moins de 30 ans.
• Les femmes représentent aujourd’hui près d’un quart des nouveaux inscrits dans plusieurs départements (Corrèze, Rhône, Île-de-France), contre à peine 2 % il y a dix ans.
• De plus en plus de candidats n’ont aucun lien familial avec la chasse : c’est une pratique découverte à l’âge adulte, souvent par curiosité, par envie de nature ou par engagement écologique.
Le permis de chasse à 0 € : une arme de recrutement massive
Pour dynamiser le recrutement, plusieurs fédérations ont misé sur une approche simple : réduire le coût d’entrée.
• En Haute-Vienne, l’offre « permis à 0 € » comprend l’inscription à l’examen, la formation, la validation annuelle, l’assurance, un abonnement à une revue, l’accès à un territoire et un accompagnement personnalisé — pour une valeur totale estimée à 450 €.
• En Corrèze, une opération similaire a permis d’enregistrer 220 inscrits, avec 180 reçus.
• Des départements comme la Gironde ou la Meurthe-et-Moselle suivent cette dynamique, ciblant notamment les jeunes urbains et les profils éloignés du monde rural.
La chasse accompagnée, un tremplin vers la réussite
Inspirée du principe de la conduite accompagnée, cette formule permet à un candidat de pratiquer la chasse pendant un an avec un chasseur confirmé.
• En Indre, 40 candidats en bénéficient chaque année.
• Elle permet d’apprendre les règles de sécurité, les gestes pratiques, la gestion des armes et les situations réelles de terrain.
• Le taux de réussite est nettement plus élevé chez ceux qui sont passés par cette voie.
Pourquoi ils ont franchi le pas : paroles de nouveaux chasseurs
• Simon Assaf, 34 ans, Corrèze : « J’avais envie de faire de la chasse à l’approche depuis longtemps. Le permis gratuit m’a fait sauter le pas. J’ai passé l’examen en juillet, tout s’est fait simplement. »
• Élodie, 29 ans, Paris : « Je n’ai aucune origine rurale. Mais je voulais une activité en pleine nature, qui ait du sens. La formation accélérée m’a permis de m’y mettre en deux week-ends. »
• Jean, 56 ans, Saône-et-Loire, agriculteur : « Je l’ai passé pour réguler les sangliers et protéger mes cultures. Aujourd’hui, c’est une passion, mais aussi une nécessité. »
• Yanis, 22 ans, Haute-Vienne : « La chasse accompagnée m’a permis d’apprendre sans pression. Ensuite, passer le permis a été une évidence. »
Jeunes, urbains, agriculteurs : une mosaïque de profils
Le renouvellement des effectifs repose sur une diversité croissante :
• Urbains actifs attirés par la nature et la régulation raisonnée.
• Jeunes adultes qui découvrent la chasse par curiosité ou via des amis.
• Agriculteurs qui passent le permis pour faire face aux dégâts de gibier.
• Femmes chasseuses, de plus en plus visibles dans les formations et sur le terrain.
Le coût et le contenu de l’examen
• L’inscription coûte 46 € et est possible dès 15 ans (le permis est délivré à 16 ans).
• L’examen comprend une partie théorique (réglementation, sécurité, faune sauvage) et une partie pratique (parcours, tir à blanc, battue simulée).
• Les candidats peuvent s’entraîner auprès des FDC départementales ou en ligne.
• L’ensemble de la formation dure une à deux journées intensives, parfois concentrées le week-end, ce qui facilite l’accès aux actifs.
Derrière ces chiffres, une réalité s’impose : la chasse française se transforme. Elle s’ouvre à de nouveaux publics, s’appuie sur des formations modernisées et une communication renouvelée. Evidemment, pour le moment, le nombre de nouveaux permis n’est pas encore suffisant pour supplanter la perte de ceux qui raccrochent, bien souvent du fait de l’âge.












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